I - 1 : Les quartiers

Les quartiers sont des étendues urbaines identifiées grâce à leur nom institutionnel, nom qui définit alors non pas le contenu (comme nous le verrons dans le paragraphe suivant pour les zones) mais qui est une abstraction de ce contenu. Sept cartes de la ville et cinq cartes du quartier d’habitation contiennent au moins un quartier nommé.

Les quartiers les plus cités sont Gaweye, Poudrière et Yantala (trois fois chacun). Ce sont des quartiers abritant pour les deux derniers des populations plutôt riches. Quant à Gaweye, il a marqué la mémoire des individus peut-être du fait qu’il a fait l’objet d’un déguerpissement vers la rive gauche du fleuve. D’autres quartiers ne sont pas du tout indiqués tels Saga ou Dar Es Salam. Les quartiers non cités sont généralement éloignés du centre historique de la ville, de type périphérique loti.

Les individus ont noté en effet en priorité des quartiers du centre-ville, riches ou à habitats spontanés. Les quartiers péricentraux, même s’ils sont anciens, apparaissent nettement moins, peut-être parce qu’ils sont moins représentatifs, caractéristiques d’un mode de vie ou d’une activité spécifique. De plus, leurs populations semblent être plus hétérogènes du point de vue de leurs composantes ethniques ou économiques. Les enquêtés ont pu, pour ces raisons, ne pas penser avoir à les indiquer sur une carte de la ville, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne les connaissent pas.

En revanche, si certains n’ont pas indiqué des quartiers du centre par exemple, il se peut qu’ils n’en connaissent pas le nom. La présence de quartiers “ typés ” (centraux, riches ou à habitats spontanés) peut être une mesure de l’intégration de données urbaines non exclusivement fonctionnelles aux représentations spatiales. Cette évaluation peut être corroborée par le fait que seules quatre cartes de Niamey contiennent le quartier d’habitation, et une celui du lieu de travail. Avec une moyenne globale de cinq quartiers par carte de la ville, il apparaît donc que les autres quartiers cités ne relèvent pas seulement d’une relation représentations - fréquentations.