Cheminement du chercheur dans son environnement.

Le désir du créateur s’imbrique dans un environnement qu’il traverse pour le faire exister, qui le pousse à se dépasser, à nier l’évidence, et même à se dédire de ce qu’il ressent. Ce voyage de la création est simultanément, séparation et accointances avec l’entourage.

François RAFFINOT explique ainsi la création de sa chorégraphie “ADIEU” :

‘“Sa mort (celle de BAGOUET) m’a conduit à reprendre un chemin plus formel...J’ai fait le projet d’une pièce où chaque tournant puisse faire appel à lui. Comme Truffaut, qui, quand il butait sur quelque chose, faisait appel à Hitchcock ... “Désert d’Amour” c’est le titre d’un poème de Rimbault ... L’homonymie avec la Symphonie de Haydn a achevé de me décider ... Il s’agit d’un spectacle d’une heure en cinq sections ...” 31

Il en est de même pour le chercheur qui navigue entre isolement et solidarité. Notre recherche examine l’enseignement de la danse au collège et se situe résolument dans un univers éducatif et didactique. Nous avons énoncé par ailleurs qu’enseigner la danse était un défi à la didactique.

Les travaux des didacticiens proposent des modèles de transformation des “savants en savoirs à enseigner”. Nous enseignons la danse au collège et nous devons tous les jours mettre en relation constante, à travers notre présence, les savoirs à enseigner et les élèves. Cette médiation pédagogique s’inspire des travaux des didacticiens, dont l’un d’entre eux, VERGNAUD, la définit ainsi : “‘elle a pour objet d’étudier le processus de transmission et d’appropriation des connaissances dans les aspects pratiques et théoriques de la connaissance qui sont spécifiques du contenu’”.

La didactique s’inscrit donc dans une relation ternaire qui est envisagée, comme un système dynamique et discursif, dont les effets se mesurent aux trois niveaux : les connaissances ou savoirs explicitement énoncés ; la médiation positive de l’enseignant par la construction de situations éducatives claires ; enfin, l’appropriation active des connaissances par les élèves qui permet l’invention future de nouveaux savoirs. Ce système assure en même temps la tradition et la continuité culturelle, et l’émergence de nouveaux savoirs plus ou moins en rupture avec les précédents. Le modèle didactique nous intéresse dans les inter relations qu’il entretient avec son environnement et donc dans les évolutions qu’il subit ou qu’il crée dans une perspective heuristique. L’analyse doit être menée afin de mesurer ce qui rend notre recherche particulière dans le champ didactique. L’examen des relations entre les trois pôles incite à découper le discours en trois temps : les savoirs énoncés chez les enseignants didacticiens en danse, la transmission du point de vue du maître, les apprentissages en danse.

Notes
31.

RAFFINOT. (F). “Adieu”. in, Mémoire vivante. op cit. 9 p.