La catégorisation.

‘Le modèle de « pratiquant culturé », source de notre investigation est envisagé comme un système possédant une dynamique propre.’

Notre modèle de “pratiquant culturé”, que nous analyserons ultérieurement, prend en considération quatre éléments constitutifs de l’activité physique : la motricité, la sensibilité, la sociabilité et l’intelligibilité. Ceux-ci traduisent l’engagement des sujets dans des actions intentionnelles, d’autant plus s’ils trouvent une cohérence dans une articulation claire avec des valeurs. Ces éléments de notre système représentent les rubriques annoncées pour lire nos textes. Nous les envisageons au chapitre prochain dans leur dimension spécifique.

Il faut observer que chaque élément est constitué de catégories qui nous renseignent sur leur degré de spécificité du mouvement dansé. En effet ce modèle peut être utilisé par toutes les activités physiques et sportives. Nous avons dû considérer chaque élément dans une optique allant du général (EPS) au particulier (Danse).

Les premières catégories rendent compte d’une activité culturelle vaguement décrite, reposant sur des données dites universelles : la motricité dansante est d’abord envisagée de façon globale, et sous l’angle psychomoteur. La sensibilité est définie à travers les perceptions sensorielles qui s’exercent à travers chaque action motrice. La sociabilité témoigne des relations entre les individus et le groupe au sens large, et l’intelligibilité s’exprime surtout sur le registre des intentions d’actions.

A partir de la catégorie numéro trois, la spécificité de la danse apparaît, ainsi que son ancrage culturel plus défini. La motricité dansante combine corps-espace-temps-énergie, ou se définit par des techniques (catégorie quatre). La sensibilité incite aux images et au sens des formes et affine les rapports esthétiques. La sociabilité repose sur des partages de rôles, des effets négociés qu’exigent les contacts corporels, (catégorie quatre) et les styles et codes reconnus catégorie cinq). L’intelligibilité s’exprime par un choix clair et rationnel de l’ordre des mouvements dans l’utilisation la plus complète des ressources corporelles catégorie trois). En même temps, l’imaginaire est sollicité, et favorise des découvertes concernant les images du corps donnés à voir (catégorie quatre).

Nous pouvons schématiser notre modèle avec ses quatre éléments et les sous catégories (ici représentées par des séries), afin de visualiser un système formel équilibré :

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Graphique 1 : Le pratiquant culturé.

Nous remarquons que les quatre éléments du modèle sont représentés par des colonnes. Ils ont quantitativement, la même importance ce qui est rendu par la hauteur des colonnes. Ces dernières sont constituées de toutes les catégories que nous avons présentées précédemment. Nous avons donc un schéma représentatif de l’ensemble de notre cadre d’analyse.

Le schéma n’indique pas les valeurs qui assurent les logiques de combinaison et qui permettent de structurer le système.

‘Les écrits constitués deviennent des assemblages de mots signifiants qui sont répertoriés en autant d’unités d’enregistrement.’

Nous avons choisi de retenir les mots qui constituent les discours pour les classer dans nos catégories. Les discours sont peu abondants, notamment les premiers textes officiels. Les écrits des élèves ressemblent plus à un assemblage de mots, qu’à un récit organisé. Il nous est donc apparu plus logique pour notre travail d’appréhender le mot. Cependant, celui ci est contextualisé dans une phrase d’où peut émerger d’autres significations, et nous faisons alors un enregistrement au plus près du sens donné ou interprété.

Intervient alors, la part subjective que s’accorde le chercheur qui “en fonction de la nature et de l’objectif de sa recherche, exalte la singularité du sujet ... L’analyse lexicométrique par exemple, fait accéder à des significations, qui pouvaient certes être parfois pressenties, mais qui n’étaient pas visibles et qui ne se révèlent objectivement qu’au terme d’un traitement particulier” 49. Nous avons procédé à une approche quantitative et qualitative, car la dynamique de notre modèle repose sur ces deux types de donnés.

Notes
49.

ROBERT et BOUILLAGUET. “L’analyse de contenu”. PUF. Paris.1997. 52,53 p.