La motricité

‘Elle évolue positivement du point de vue quantitif, et la mise en jeu des composantes du mouvement incite à une motricité expressive.’

Le graphique ci-dessous renseigne de la quantité et de la qualité des discours concernant la motricité, dans tous les programmes de 1959 à 1997. Nous rappelons que les programmes de 1996 font apparaître trois modèles différents : celui des APA 6ème qui est le modèle générique, et ceux, des danses traditionnelles et de la danse contemporaine, sont des illustrations des documents d’accompagnement. Les programmes du cycle central du collège paraîssent en 1997 et comprennent aussi trois modèles : APA, contemporain et jazz.

message URL GRAPH05.gif
Graphique 5 : Motricités

La motricité est un des éléments organisateurs des différents modèles, même si le graphique ne permet de l’objectiver (voir en annexe Partie II, les modèles selon les différents programmes). Nous constatons qu’elle évolue en quantité, sauf pour les modèles de 1985 et ceux des APA 6ème et 5ème- 4ème (voir annexes 7,10 Partie II). Ces derniers font état d’une motricité plutôt évasive et peu précisée. La catégorie un (sur le graphique série 1) est importante et caractérise une motricité se fondant sur des formes et du mouvement. Ces modèles se veulent intégrateurs de pratiques culturelles diversifiées. La faiblesse de ce pôle laisse ainsi supposer qu’une motricité qui ne se réfère pas à une pratique culturelle précise ne peut être indiquée clairement. La catégorie un est par ailleurs présente dans tous les modèles et renforce l’idée que la danse scolaire est une mise en jeu du corps pour produire des formes, des gestes, du mouvement au sens large.

Les modèles des danses citées en exemple dans les programmes d’accompagnement de 1996-97, accordent à nouveau une large place à la motricité, élément organisateur des modèles et ressemblent en celà au modèle de 1967. (voir annexes 7 à 12 Partie II)

Les trois premières catégories (sur le graphique série) sont représentées avec une priorité pour les catégories deux et trois. Ces dernières approchent la motricité à partir des coordinations d’actions mobilisant tout le corps, et des composantes du mouvement. Nous observons que le traitement didactique proposé, s’appuie surtout sur la maîtrise des facteurs du mouvement de LABAN, et ceci depuis 1967. Dans ce dernier modèle, la motricité est riche et accorde une grande importance à la catégorie trois. L’analyse du mouvement reprend les différents éléments le constituant : espace, durée, énergie, corps. Peu d’évolution notable, si ce n’est dans la quantité du discours développé. Il semble plus aisé d’expliquer et de parler du mouvement et du corps en 1997 qu’en 1967.

La catégorie quatre, qui renvoie à des techniques corporelles singulières, est quasiment absente de tous les modèles. Les danses traditionnelles et la danse jazz font référence aux techniques de pas et de corps employées, mais les trois autres modèles étudiés reprennent les catégories en y consacrant moins de discours.

La motricité 1996 pour les 6èmes, est plus déséquilibrée en faveur de la première catégorie, laissant supposer qu’un débutant en danse met en jeu une motricité globale et peu consciente des moyens utilisés. L’évolution avec le modèle de 1997 porte sur la catégorie trois et la quantité de discours valorisant davantage la motricité.

La modification des valeurs de 1967 à 1997 ne semble pas avoir d’incidence sur l’approche de la motricité dansante, sauf sur la quantité de discours consacrée, qui se réduit considérablement dans les derniers modèles pour ceux qui sont génériques des activités artistiques.

Si nous considérons les modèles des danses cités en exemple dans les documents d’accompagnement en 1996 et 1997, la motricité est le pôle dominant de ces modèles avec une nette valorisation pour les catégories deux et trois. Les modèles, jazz et danses traditionnelles, s’appuient sur des techniques corporelles, ce qui n’est pas le cas pour la danse contemporaine, qui donne l’avantage à la catégorie un.

Enseigner une danse, référencée culturellement, passe par un discours plus important sur la motricité qui devient l’élément organisateur du modèle. Les modèles génériques APA en 6ème et 5ème et 4ème, sont des modèles scolaires qui cherchent à intégrer toutes les pratiques et nous observons alors un discours, concernant la motricité, plus évasif et moins élaboré.