L’intelligibilité

‘Elle est un élément qui se modifie selon les modèles et qui semble décider des singularités.’

L’intelligibilité subit un transformation importante et modifie notoirement le modèle.

A partir des textes de 1985, cet élément devient dominant et structure les modèles (celui de 1985, de l’UNSS 1988, et APA 1996 et 97).

Danser, devient une activité physique qui nécessite la conscience de ses intentions, qui implique un ensemble de connaissances et une méthodologie. Danser, s’intègre bien dans un ensemble d’apprentissages moteurs à réaliser.

Cependant, les modèles cités en exemple dans les documents d’accompagnement 1996-97, positionnent l’intelligibilité en seconde place, après la motricité, surtout pour les modèles danses traditionnelles et jazz, qui ne lui consacrent qu’entre 13% ou 17 % de leur discours. A contrario, l’intelligibilité en danse contemporaine est un élément organisateur. Les différents modèles, pour un même niveau de classe, sont peu ressemblants et favorisent des apprentissages divergents voire disparates.

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Graphique 8 : Intelligibilités

Nous observons une évolution dans la répartition du discours selon les catégories représentées (ici série). Notons d’abord que depuis 1967, elles sont présentes dans les modèles. L‘évolution qui semble apparaître, montre un développement des catégories deux, trois, quatre et cinq au détriment de la première.

Le modèle de 1985 insiste sur la catégorie un (rouge) qui représente les intentions de l’action en danse, et sur la catégorie deux (bleue) qui rend compte des connaissances concernant les facteurs du mouvement et les danses de référence.

Les modèles qui suivent montrent une intelligibilité des processus à mettre en oeuvre pour danser, et qui permet d’accéder à une méthodologie (catégorie cinq). Ceci semble accompagner l’évolution des travaux en didactique qui, après avoir insisté sur la nécessité pour l’apprenant d’avoir un projet conscient et prémédité, interroge les procédures de mises en activité. La catégorie cinq est bien représentée dans les modèles 1996-97 quelques soient les modèles culturels. La catégorie trois révèle la pensée rationnelle en danse et sollicite une activité anticipée et maîtrisée. Elle est absente du modèle jazz. La quatre intègre les mots faisant référence à la pensée en image et à l’imaginaire. Elle est peu présente sauf dans les modèles APA et contemporains. Elle est absente des modèles danses traditionnelles et jazz.

L’intelligibilité est en cohérence avec les nouvelles valeurs affichées depuis 1985 : valeurs éducatives de maîtrise des actions, valeurs artistiques qui impliquent une connaissance des codes culturels et une création anticipée qui s’exprime par des intentions. Elle reste fragile et peu dynamique en faveur d’une culture artistique construite sur la sensibilité et l’imaginaire. Les catégories trois et quatre sont relativement peu évoquées.

Nous avons mis en relief, dans chaque élément du modèle, ce qui évolue dans le temps. Nous avons remarqué une mise en mots de plus en plus importante. Cependant les éléments qui diffèrent le plus sont la sensibilité, avec l’ouverture à d’autres catégories, et la sociabilité alors que ces deux éléments sont faibles dans tous les modèles.

Les valeurs se transforment nettement et suivent en cela les finalités éducatives.

L’approche fragmentée des modèles doit être affinée, par une perception plus globale qui fait intervenir les articulations des différentes parties, et leur mise en synergie.