Le bain culturel artistique est absent

Cette absence se traduit dans l’intelligibilité. Observons le graphique des six enseignants interrogés et qui rend compte de l’intelligibilité. Chaque colonne représente un sensignant (CR, JM, CA etc ...).

Les références culturelles sont limitées et pauvres. La catégorie deux (bleue sur le graphique) est quasiment inexistante. Les intentions de danser (catégorie un) sont fortes et s’appuient sur une logique d’action à mettre en jeu (catégorie trois). Les processus pour aboutir à une danse sont largement évoqués et font référence à des pratiques scolaires et non à des pratiques artistiques.

Ils font tous (excepté un d’entre-eux, incapable de citer un seul danseur), référence à des chorégraphes néo-classiques (4 sur 6), qui mettent en scène des thèmes ou des histoires, et utilisent une technique académique, et/ou acrobatique. Ces références renforcent l’approche du corps dansant par les formes esthétiques, les lignes académiques, et viennent contrarier les objectifs de la danse scolaire qui, selon les textes, tendent vers l’épanouissement des capacités expressives et la création de danse sans technique particulière. Le goût pour l’académisme implique des connaissances qu’ils ne possèdent pas.

Une antinomie existe entre esthétique des formes et communication d’un sens.

Tous les modèles font appel à une sensibilité qui accorde une primauté à la concordance musique/mouvement (catégorie un en rouge sur le graphique). Les émotions et l’esthétique de formes sont aussi bien représentés (catégorie deux et quatre). Ce qui provoque des difficultés de mise en cohérence avec les autres pôles ou les valeurs.

[Note: GRAPH17]

Les enseignants ont du mal à faire cohabiter leur représentation du corps dansant, corps maîtrisée sur le plan technique, corps saturé par une beauté normée, et la mise en place d’une danse expressive. Cinq enseignants sur six pensent que danser c’est exprimer quelque chose qui doit être compris. En cela, la musique est un élément organisateur de la danse. Les enseignants ressentent et expriment la contradiction de percevoir la danse comme une activité essentiellement esthétique, et l’obligation scolaire de mettre en oeuvre une activité d’expression qui, dans leur vécu, leur a apporté des désagréments affectifs.

‘Les enseignants E- sont cependant tous singuliers dans leur approche des problèmes qu’ils rencontrent.’

Les difficultés rencontrées ne sont pas toutes de même nature et s’expriment différemment.