Quel modèle de “pratiquant culturé” ?

Les valeurs

Nous devons repérer, à travers chaque courant d’éducation physique et de danse quelles sont les valeurs attribuées au corps de la femme, quelle place et quel rôle lui sont proposés. Enfin, les finalités et les enjeux de formation de chacun de ces courants doivent être révélés, car des différences et des similitudes semblent apparaître.

Les différents modèles culturels considèrent le corps comme siège d’expression d’une vie sociale et culturelle. Cependant, chacun l’aborde avec des enjeux particuliers. Les gymnastiques et la rythmique proposent un travail corporel en accord avec la place et le rôle de la femme dans la société. La santé est primordiale et s’inscrit dans des attitudes corporelles normalisées valorisant le maintien de la verticalité. L’apparence corporelle est déterminante, et additionnée à la séduction, activité féminine par excellence, ce paraître est désigné par les vocables de grâce et de charme qui constituent les effets recherchés. Les danses incitent les pratiquants à la personnalisation et à l’investissement affectif dans les mouvements. Pourtant, la danse classique naturelle et la danse libre recherchent davantage un corps idéalisé, épuré des attributs sociaux qui exprimerait une transcendance, un rapport universel appelé naturel avec le monde voir le cosmos. Nous remarquons que les images données du corps sont en continuité avec les gymnastiques. Le corps idéalisé est celui de la verticalité, du contrôle, de l’aisance sublimé à l’extrême.

La danse expressive impose un corps socialisé dont les expressions stigmatisent les implications culturelles. Elle exige une rupture avec la vision idéalisée du corps de la femme. La forme extérieure, le paraître doivent céder la place à l’être, à l’émotion aux rapports symboliques que le sujet-corps entretient avec les cultures de référence.