La danse contemporaine : 3 créateurs en exemple.

Montalvo. “Holla olé olé”. Article signé Vérrièle ²⁴⁵

La danse est décrite comme “un joyeux délire interrogeant le désir”.

La motricité : “ La gestuelle, curieuse, mélange de raideur et de plasticité, procède en partie des contraintes de danser la bouche pleine d’eau”

La sensibilité : “Se mêlent les danseurs et leur doubles filmés, nus et habillés...Sans que l’on sache toujours très bien qui est où”

La socialisation : “les danseurs sortent, s’étreignent, se séparent,”

L’intelligibilité : La pièce procède alors d’une résistance existentialiste et gaie au conformisme, d’un appel à la vitalité érotique”.

L’auteur de l’article donne ainsi une cohérence de lecture et de modèle.

Il nous intéresse ici d’analyser comment s’organise cette danse autour de la notion de désir : des corps sensibles interagissent dans un univers d’images qui perturbent les repères. Les visions des corps dans l’espace et leur sensualité sont les éléments structurant.

Aubin. “Poétique précision” Etienne I ²⁴⁶

“Création pour l’opéra de Lyon”.

La motricité : “Le thème de fragmentation, avec ce qu’il engendre en terme de recomposition. Les changements de rythme et d’énergie, se fait, l’écho, miroir ou modèle, de la gestuelle ... Les danseurs ont réussi à s’adapter à une écriture difficile d’accès qui évolue loin de la virtuosité ou de l’objectivité du mouvemen t... Tout est finesse et précision”

La sensibilité : Musique et danse sont appréhendés dans leur ensemble.

La sociabilité : 15 danseurs décuplent les possibilités de combinaisons, d’oppositions, de dialogues entre les interprètes”

L’intelligibilité : La chorégraphe a voulu explorer les relations entre composition chorégraphique et écriture musicale”. Les éclairages délimitent intelligemment l’espace, la scénographie et les costumes sont autant d’éléments intégrés à l’oeuvre ... Aubin illustre avec succès le précepte des post modern américains : pluridisciplinarité, richesse de l’interactivité entre les différentes disciplines artistiques”.

Les rapports musique/danse structure cette danse et organisent l’ensemble des 4 éléments de notre modèle. Une grande part est accordée à l’intelligibilité de la pièce, qui a dû dans sa conception même faire appel à des constructions d’ordre logique et rationnelle pour mener à bien la cohésion entre les arts et le grands nombre de danseurs.

Decoufflé. “Vague déferlante” Brochard I ²⁴⁷

La création se présente comme “mécanique musicale”

La motricité : “ étude comportementale ... Un patron étriqué dans son corps et dans sa tête ... liberté de ses charmantes employées ... Rythmes déjantés”

La sensibilité : l’émotion est présente, instruments de musiques réduits comme des jouets ... regard sur l’enfance ... les entraînant dans une tendre danse”.

La socialisation : “Le public est placé en demi-cercle comme au cirque. Couple, pour s’enlacer doit activer les touches de leur partenaire ... des personnages ...”

L’intelligibilité : “C’est sur la musique que se centre cette nouvelle pièce... humour débridé... gags ... des scènes d’une grande poésie où la danse ne joue pas le premier rôle ... mais qui communique l’envie de danser”.

Bien que le propos soit la musique, ce n’est pas ce qui organise cette danse. Sa cohérence se trouve dans une théâtralité et une mise en image, tant du point de vue de la motricité, de la sensibilité que des relations évoquées. La mise en scène, en image prend le pas sur la gestuelle qui n’est même pas évoquée dans l’article.

Ces trois modèles de danse contemporaine nous montrent les différentes approches possibles du mouvement et de sa mise en scène ; des approches plus intériorisées, plus plastiques, ou des approches plus imagées et démonstratives qui conservent toujours une recherche poétique du propos.