Etude comparée des différents modèles.

Cette étude devrait nous permettre de comprendre pourquoi l’institution scolaire choisit, en 1996, d’identifier un nouveau groupement d’activités physiques : les APA, provoquant ainsi un élargissement des pratiques de référence à l’école, et en quoi ce nouveau champ propose ou non des modèles nouveau de pratiquant cultivé.

L’approche sociologique , que nous donne MAFFESOLI présente une société dont le métissage des cultures amène à ce qu’il appelle “une baroquisation”. Face à la mondialisation qui tente d’unifier et d’imposer des modèles économiques et culturels, des identités culturelles résistantes s’expriment, et organisent diversement la vie sociale. L’école est traversée par cette diversité culturelle, et les adolescents en quête d’identité, questionnent de façon virulente les modèles abstraits que propose l’Ecole, sous couvert de laïcité. Existe-t-il une danse universelle qui dans son approche du corps permettrait l’intelligibilité de l’ensemble des danses ?

Jacqueline Robinson définit la danse contemporaine en des termes qui le laissent supposer. La spécificité de la danse contemporaine implique, dit-elle, une approche continuellement créative, une absence de formules et de codifications, une manière d’engager la responsabilité individuelle, une connaissance approfondie du matériau de la danse (corps-espace ; corps-énergie ; corps-temps), une capacité d’analyse et enfin une relation aux autres très attentive. Il faut “préserver à côté de l’acquisition d’une saine maîtrise corporelle fondée sur de réelles connaissances, le sens poétique, dans le sens le plus large du terme, du langage, du discours de la dimension de la danse”250. Cette approche du corps et de sa danse a prévalu au choix antérieur ( programmes de 1985) de la danse contemporaine comme référence culturelle. Cependant, les expressions contemporaines multiples des chorégraphes sont aussi le témoignage d’un patchwork d’influences.

En même temps, la prise en compte, par les danseurs, de tous les styles, les incitent à avoir une approche conventionnelle du corps, qui devient un instrument virtuose, disponible, accessible à tous les genres, standardisé. Ce rapport au corps est conforté par le besoin et l’engouement, dans notre société pour un corps fluide, n’entravant pas la vie relationnelle, performant, à la recherche de sensations fortes et dont les images sont stigmatisées par les médias. La danse s’est popularisée, tout comme ses pratiques, et les diversités de lieux de diffusion favorisent son implantation plus large dans la société. La crise économique, la perte des grandes valeurs organisatrices de la cohésion sociale, incitent les gens à prendre du plaisir ici et maintenant, souvent à travers une libération commune des énergies et des tensions corporelles. Les grands spectacles sportifs et culturels en sont la démonstration. La danse prend alors une place nouvelle que les pratiques élitistes avait évincée : un espace partagé de dynamique, d’énergie, de sensation et d’images corporelles valorisantes.

A quel corps s’identifier ? Telle est la question pour l’éducation physique en général et pour l’éducation physique artistique en particulier . Existe-t-il un, des modèles de référence ?

L’analyse du contexte culturel montre la diversité de la danse contemporaine, la valorisation de styles culturels issus des pratiques sociales. Les nouveaux programmes proposent des modèles culturels variés et semblent ainsi refléter la réalité culturelle.

Notes
250.

ROBINSON J. 1996. “La danse ‘absolue’ en péril” in, Les saisons de la danse. n° 284. 54 p.