Quel modèle ?

L’enseignante refuse d’enseigner l’expression corporelle, car elle entraîne un blocage psychologique. Il n’existe pas de cohérence possible entre les quatre pôles et les valeurs d’expression. Elle voudrait pouvoir enseigner des danses dont les aspects techniques sont incontournables, comme les danses africaines et indiennes. L’expression corporelle a un côté intime trop marqué, et elle n’entrevoit pas d’apprentissages moteurs possibles. Pour elle, l’esthétique de la forme, la sensibilité à la musique, l’être ensemble, ne peuvent cohabiter avec des implications corporelles affectives. Son modèle de “pratiquant culturé” construit sur le modèle académique de la danse, est incompatible avec le modèle scolaire. D’où son refus d’enseignement de la danse . Elle enseigne dans un collège avec une population qui est éloignée de son modèle personnel, donc, l’enseignante est bloquée, tant sur les représentations de la danse, que sur celles de l’expression corporelle.

Ce modèle est cohérent autour des valeurs données à la danse : exprimer une musique. La sensibilité, la motricité et la sociabilité renvoient au modèle de 59, qui organise la recherche d’harmonie tant dans les formes, dans l’esthétique que dans les relations. L’intelligibilité de la danse est prépondérante, car elle donne une représentation des contradictions de l’enseignante entre ce qu’elle aime, et ce qu’elle croit que l’Ecole attend en matière de danse. et qui se retrouve dans le modèle des textes des I.O de 67.

La démarche pédagogique est peu explicite et fait appel à un guidage des élèves dans la création souhaitée. Cette enseignante accorde une place importante à la motricité qui est ce qui la questionne le plus dans le modèle expressif. Les avis tranchés concernant la sensibilité (la danse sans musique, ce n’est pas la danse, la sociabilité (la danse, c’est collectif) font qu’elle ne développe pas un discours abondant à leur sujet. L’aspect quantitatif montre un modèle déséquilibré en faveur de l’intelligibilité. La sensibilité s’exprime dans un rapport à la musique prépondérant. L’aspect émotionnel, affectif de la personne et non pas du danseur est alors évoqué comme source de blocage. Les quatre pôles cependant s’articulent avec cohérence. Le modèle est bloqué non pas de l’intérieur, mais dans ses rapports avec le système scolaire.