Quel modèle ?

Le discours est peu développé, et souvent évasif ou affectif. Des contradictions apparaissent dans ce modèle dans les différents pôles, et les valeurs articulent sans cohérence l’ensemble du système. Tout d’abord, les valeurs accordées à la danse sont, l’expression et les relations aux autres qui sont du registre du développement de la personne. Cependant le pôle socialisation est faible et ne reprend pas les implications personnelles nécessaires. L’intelligibilité questionne le contenu d’enseignement d’une danse expressive où l’importance de l’approche sensible doit exister et semble être contradictoire avec toute compréhension possible des actions dansées. La sensibilité accorde une large place au rapport à la musique et à l’esthétique des formes, belles, qui font rêver. Cette sensibilité n’est pas en cohérence avec les attendus de la danse expressive. Ici se mélangent les modèles de 59 et de 67. L’esthétique fait partie de la danse tout comme la libération d’énergie qu’elle peut produire. L’activité d’expression remet en cause cette sensibilité et la construction possible d’une motricité, dont l’enseignant a du mal à imaginer la forme qu’elle peut prendre.

Il ne va jamais au spectacle de danse, et ne peut pas envisager d’autres formes de danse. L’imaginaire n’est pas nourri. Le chorégraphe cité, renvoie à ses préoccupations esthétiques qui sont contradictoires avec l’idée d’exprimer quelque chose par le corps. Le modèle de “pratiquant culturé” est défaillant et contradictoire : une motricité évasive, et une sociabilité inexistante.Cet enseignant est un rugbyman, son activité de sports collectifs doit mieux répondre à l’idée d’éducation des rapports humains. En danse, il n’évoque aucune spécificité. Le modèle qu’il s’est construit n’est pas cohérent. De plus il n’est pas vécu en conformité avec les attendus de l’enseignement scolaire. La connotation féminine qui reste attachée à cette activité, semble témoigner d’un engagement qui n’est pas nécessaire pour tous les enseignants d’EPS. Il dit aimer le sport pour le pratiquer, non pour être spectateur. Cependant, d’après ses mots, l’aspect regard (joli, harmonie) est important en danse. Cet enseignant ne se reconnaît pas dans les corps dansants. La danse n’est peut être qu’une activité féminine dont il ressent bien la qualité, sans pour autant l’imaginer pour tous.