ANNEXE 6 Partie III

Les cinq autres enseignants E :

“M”. Analyse de contenu : 67.

Connaissance culturelle : danse moderne,Limon et Graham, MEDAU avec ballons et cerceaux. jazz, contemporain ( Karine Waenher ), danses traditionnelles.

Ouverture culturelle : Spectacles de danse : 3 ou 4 fois par an. Chorégraphes : Béjart (Le Boléro). Philobulus

Valeurs : les relations avec les autres, le bien-être, Réaliser un spectacle.

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“M”.Portrait :

Le modèle de “pratiquant culturé” à l’issue des formations initiales et continuées :

“M” a toujours pratiqué un peu la danse. C’est une activité qui lui procure du plaisir. La danse scolaire favorise des relations à condition de les organiser et de les protéger. La mixité est une entrave à l’échange chez les pré-ados. L’intérêt de la danse est d’aboutir à un spectacle qui motive tout le monde, enseignants et élèves. Le bien-être est recherché, et le professeur a une grande importance dans l’expression de chacun. La musique est le support à la création.

Les références culturelles ( Béjart, Philobulus ) montrent un goût prononcé pour le style académique et la virtuosité technique. La perception visuelle est privilégiée et provoque l’émotion. “M” est une gymnaste, et son attrait pour les formes, évident. Cependant, l’expression est la valeur qu’elle accorde à la danse scolaire.

Le modèle de danse proposée:

Les relations aux autres ainsi que bien-être sont les aspects premiers de la danse scolaire. Le spectacle est un outil de rassemblement et de motivation pour tous. La motricité sollicitée est simple et évasive. Importance donnée à la notion d’espace, qui renforce l’aspect visuel du corps. La sensibilité repose essentiellement sur un rapport à la musique et le sentiment de plaisir. Les relations entre les élèves se fondent sur la recherche d’unisson et d’échange. Une certaine harmonie est envisagée. La création à partir d’un thème donne le sens de la danse. L’enseignant doit être prêt à l’imprévu et favoriser l’implication personnelle.

Quel modèle ?

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Grahique 64 : Modèle M. E-. Valeurs : relation avec les autres

La danse est une activité collective qui permet aux élèves filles, des relations de partenariat en harmonie (ensemble), et d’intégration personnelle (oser être). Le but commun est un spectacle à partir d’un thème. La motricité laisse entendre un rapport aux formes de corps dans l’espace. Le bien-être corporel est recherché et révèle une tendance hédoniste.

Dans le discours global, le mot spectacle est récurrent, la gestion de la mixité et des garçons est un problème largement évoqué. Les valeurs concernant la socialisation sont dominantes, et cette activité est construite sur un rapport hédoniste au corps. Les deux pôles de l’intelligibilité et de la sociabilité sont organisateurs du modèle. La spécificité des relations en danse passe par la construction d’un spectacle qui nécessite entente entre les danseurs. Le bien-être naît aussi de cette harmonie de relations. Les valeurs articulent bien les différents pôles et les met en cohérence. Cependant la sensibilité est un pôle défaillant, et la motricité plutôt évasive. Les connaissances des danses ne sont pas utilisées. Les références culturelles qui structurent les imaginaires sont des chorégraphes qui s’appuient sur des techniques de corps classiques voire sportives, qui privilégient les mises en espace de groupe, et donnent le goût de l’harmonie physique de l’acrobatie, avec une esthétique classique rappelant celle de la gymnastique sportive.

Nous pouvons repérer que l’enseignant connaît bien les danses et leurs différentes techniques, mais qu’il ne les utilise pas dans le cadre de l’école afin de favoriser une activité de création.Ce modèle reflète une période que nous avons analysée, celle des années 70. Recherche de l’affirmation de soi, de plaisir de corps, de relations collectives pour un même but. Les grandes tendances de l’EPS des années 70 s’expriment à travers ce modèle se fondant sur les ressources de l’enfant. Le spectacle qui fait partie des derniers programmes affirme l’option artistique qui n’est jamais mentionnée dans ce modèle.

“BR”. 44 ans. 75. Volley.

Connaissance culturelle : danse classique, Danse contemporaine ensuite, danses folkloriques (scout) (3x)

du théâtre (2x) , j’aime ça et j’ai fait aussi de l’expression corporelle, du folklore,

spectacle de danse : 2 par an. : Montalvo.

Valeurs : Les relations avec les autres. On réalise un spectacle.

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“Br”.Portrait :

Le modèle de “pratiquant culturé” après la formation initiale et continue.

“BR” connaît deux types de danses : celle où l’on reproduit des mouvements, et celle qui est créée. Elle est plus à l’aise lorsqu’elle doit utiliser des techniques de danses, elle vit l’improvisation comme un réel blocage. Rien dans son discours ne fait allusion à une sensibilité particulière ou à des relations aux autres spécifiques.

Elle éprouve de la gène pour créer ou inventer, et préfère les danses folkloriques. Elle revient à l’expression corporelle par le théâtre.

Elle est spécialiste volley-ball. Ses références culturelles se construisent autour des spectacles qu’elle va voir 2 fois par an. Montalvo l’a marqué pour sa danse ludique et imagée.

Le modèle de danse proposé :

La danse permet des relations aux autres sous forme d’échanges, dans des rôles de danseurs et de spectateurs. La création, et l’organisation d’un spectacle sont les buts de la danse. La mise en jeu motrice n’est jamais évoquée. Les sensations proprioceptives semblent être le support du mouvement dansé. La lecture de celui-ci doit être envisagée, car il n’y a pas de modèle préétabli.

Danser est une activité d’une nature différente en EPS à cause de sa dimension artistique. Cependant la connaissance culturelle est indispensable pour aider les élèves à construire des critères de lecture. La démarche pédagogique s’inscrit dans une démarche de création et l’enseignant sera d’autant plus à l’aise qu’il aura vécu des situations dansées.

Quel modèle?

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Graphique 65 : Modèle « BR ». E. Valeurs : relations aux autres

La danse est une activité de création qui aboutit à un spectacle, moment d’échange artistique entre danseurs et spectateurs. Deux qualités sont requises : la présence des danseurs et leur sensibilité - la lecture des spectateurs qui rend compte de la communication et d’où vont émerger les critères.

Un élément est dominant, l’intelligibilité qui structure la sociabilité et la sensibilité. Cependant la motricité n’est jamais abordée et explique peut-être la difficulté de l’enseignante lorsqu’elle dit manquer de compétence de vécu personnel. Les techniques connues en formation ne sont pas des “outils” pertinents pour enseigner la danse créative et ne servent pas de références. La démarche pédagogique occupe une large part du discours et insiste sur le rôle de l’enseignante qui prend en compte les ressources de élèves d’où émergent les savoirs. Elle s’implique aussi physiquement et cela contribue à la mettre en difficulté, car elle éprouve le besoin de se sentir compétente. Les références culturelles ne sont pas utilisées. Le travail interdisciplinaire est une aide et montre l’importance accordée à l’aspect éducatif, à la culture scolaire des différentes disciplines.

Le modèle de “pratiquant culturé” est un modèle défaillant, incomplet. La dimension artistique évoquée articule de façon cohérente la sociabilité et la sensibilité. Cependant le discours est court dans l’ensemble, et inexistant concernant la motricité.

Le refus de modèle pour danser témoigne de l’époque 1967. Cependant la volonté d’une activité artistique (année 96), incite à la notion de lecture, donc de lisibilité et de codes de lecture. Le manque de connaissances culturelles est fortement ressentie par l’enseignante. L’activité des élèves (bonne réaction, nature différente de l’activité ...) motive cette enseignante à se former, par une démarche personnelle.

“FR”. 40 ans. 79.

Connaissance culturelle : Vécu négatif. “tu ne sais pas t’exprimer, tu es nulle, tu resteras nulle”

folklore.

Ouverture culturelle : Spectacle de danse 1 x, pas de chorégraphe, celui des JO, groupe de danse -escalade.

Valeurs : La relation aux autres, Réaliser un spectacle,

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“FR” : Portrait

Le modèle de “pratiquant culturé” à l’issue de la formation initiale et continuée :

“FR” approche la danse expressive en formation initiale. Elle vit très mal cette approche qui donne une grande importance à la relation prof-élève. Elle se sent dépréciée dans un premier temps. Cependant le travail avec un autre enseignant lui donne le goût de la création collective. “FR” attache une grande importance à l’aspect affectif des relations en danse. Elle est sensible au bien-être corporel, à l’aisance physique, et elle recherche la participation collective pour la création. La danse expressive est la seule danse qu’elle connaît, dont elle a un vécu, et qui a un sens pour les élèves.

Ses références culturelles sont pauvres. Elle dit aller 1 fois de temps en temps au spectacle. Elle ne connaît pas de nom de chorégraphe, mais cite le spectacle de l’ouverture des Jeux olympiques d’Alberville comme souvenir positif.

Le modèle de danse proposé :

La danse permet des relations aux autres qui favorisent l’implication isolée et aussi les actions collective à l’unisson. Réaliser un spectacle est un but qui organise l’activité, l’objectif étant d’encourager l’expression de chacun. Pour cela, les élèves utilisent les moyens qu’ils ont. Il n’est pas nécessaire d’avoir de modèle préétabli, mais plutôt un vécu personnel qui doit être expérimenté. La musique est une aide à l’expression, et le plaisir comme le bien-être sont les facteurs d’investissement.

L’enseignant est à l’écoute des élèves, car il doit aider à la production personnelle et stimuler la création. Celle-ci peut donner un produit qui raconte une histoire ou bien un style de danse. Tout est possible, à condition de mettre en oeuvre des critères, un code qui permettra l’appréciation du sens et de l’émotion. Le souvenir d’un chorégraphe dont le nom lui échappe, est décevant, “je n’ai rien compris” dit-elle, ce qui laisse entendre l’importance que “FR” accorde à la compréhension d’une danse, à son aspect narratif peut-être ? La danse a une image féminine qu’il faut combattre auprès des élèves, c’est pourquoi elle préfère parler d’activités d’expression.

Quel modèle ?

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Graphique 66 :FR.E.Valeurs : relations aux autres

La danse est une activité de production d’un spectacle. L’implication personnelle et les relations sociales sont originales et procurent le bien-être et le plaisir. Face à cette charge affective, l’enseignante garantit la réalisation du spectacle avec une normalisation et un code qui permettent à chacun de trouver sa place.

Le modèle est défaillant, car un pôle n’existe pas, celui de la motricité. Cette dernière est très évasive et sans contenu spécifique. L’intelligibilité structure les pôles de la sensibilité et de la socialisation avec l’idée que la création se fait dans la joie et le plaisir. Chacun doit être bien dans sa peau. Pour cela, il est nécessaire d’être tolérant, et de se comporter en partenaire. Mais cela reste implicite. La sensibilité est marquée d’un rapport hédoniste avec le corps. Danser c’est produire de l’émotion, des sentiments qui se traduisent par des sensibilités à fleur de peau. Cependant, la recherche de compréhension, la mise en place de situations rationalisant la communication fragilise la cohérence du modèle. La difficulté éprouvée par l’enseignante pour répondre aux besoins des élèves, l’expression de ses manques, témoignent d’un modèle disjoint et défaillant. Peu de références culturelles, autres que gymniques alimentent l’imaginaire. Ce modèle représente un mélange des différents modèles définis à partir des textes officiels : les années 67 invitent à l’implication personnelle, la recherche d’expression de soi, le bien-être. Il paraît dominant dans la sensibilité évoquée, Les années 85 obligent à l’évaluation, aux objectifs, et nous en retrouvons les traces dans la sociabilité et l’intelligibilité, (codes, critères, sens ...) Les années 96 incitent au projet expressif par le spectacle. Cependant, le problème artistique n’est jamais posé, tout comme celui de la lisibilité, du rapport entre le spectateur et le danseur etc ...

“Y”. 80 :

Connaissance culturelle : activité d’expression dans le cadre de la polyvalence et folklore, et des stages danses afro cubaines.

Ouverture culturelle : Danse 3 X,

Chorégraphes : DECOUFFLE, Montalvo, Ricci (les danseurs qui sont intervenus dans le secteur UNSS.

Valeurs : S’exprimer, Bien-être, Relations aux autres.

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“Y”. Portrait

Le modèle de “pratiquant culturé” à l’issue de la formation initiale et continue.

“Y” est un spécialiste de basket-ball, il ne semble pas très à l’aise pendant l’entretien bien qu’il réponde sans difficulté aux questions. Le son de sa voix est à peine audible, et il me répète souvent la même chose, et je m’interdis donc d’aller au delà des questions proposées.

Il a vécu la danse expression, les danses afro-cubaines et folkloriques. La danse afro-cubaine l’a marqué, une danse pleine d’énergie et exigeant une dynamique importante. La musique est importante, l’ambiance du cours permet de s’amuser devant les autres et de vivre une convivialité attachée à cette forme de danse. Cependant certains garçons sont mal à l’aise et il parle de blocages. “Y” ne comprend la danse scolaire qu’à travers l’activité expressive qui se développe à partir de thèmes. L’enseignant doit apprendre à gérer les découvertes des élèves et favoriser l’entrée en danse. Il n’est pas très à l’aise, mais avec l’aide d’une collègue spécialiste, il enseigne sans trop de difficultés un cycle en 6ème.

Ses références culturelles sont assez nombreuses, il va assister à des spectacles de danse 3 fois par an. Il peut citer DECOUFFLE, Montalvo, Ricci.

Le modèle de danse proposé :

La danse doit favoriser l’expression, des relations aux autres et le bien-être personnel. La mise en jeu du corps est identifiée comme différente des autres activités physiques sans précision donnée, le rapport au corps semble prévaloir sur le mouvement. L’imagination est une qualité requise indispensable. La danse oblige les élèves à accepter le regard des autres, filles et garçons se différencient dans leurs engagements. Les élèves doivent arriver à une production qui sollicite la créativité, la recherche. Mais il faut dépasser la mauvaise image féminine de la danse classique. Le climat de classe est important, et l’enseignant doit savoir où il va. Un vécu en danse l’aide à organiser ses contenus et construire son évaluation.

Quel modèle ?

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Graphique 67 : Modèle Y.E.Valeurs : s’exprimer

La danse est une activité qui implique l’expression à partir de thèmes, une motricité différente qui s’appuie sur l’imagination. Le regard des autres est important. Le modèle prend en compte l’ensemble des pôles et s’articule bien avec les valeurs. Ce modèle oppose la regard des autres et l’expression personnelle, seule la démarche pédagogique, permettant un bon climat de la classe peut être une garantie pour la mise en oeuvre de l’expressivité. Le modèle est discursif, cependant, les notions employées concernant la motricité et la sensibilité ne sont pas opérationnelles et semblent vagues. Ce qui nous permet de comprendre les difficultés de l’enseignant, lorsqu’il dit de manquer de vécu et de repères. Il a bien conscience que le mouvement danse est différent du mouvement sportif, mais il ne le qualifie pas. Quand il le fait, c’est la notion d’énergie qui est proposée. Notion attachée pour lui aux danses afro-cubaines et non pas à l’expression corporelle. Cet enseignant a des images de danses qui stimulent son imaginaire. Il est capable de citer 3 chorégraphes, et va régulièrement voir de la danse. Ce modèle met en avant l’implication du danseur et son bien-être, en assumant le regard des autres. Il pose le problème de l’évaluation, et questionne les façons différentes d’aborder la danse.

Ce modèle correspond aux textes officiels de 67, dans lesquels l’implication et l’engagement personnel dans une activité d’expression priment sur le reste. Les termes employés sont peu précis et un contenu d’enseignement difficilement identifiable.

“K”89.

Connaissance culturelle ; expression corporelle, stage de danses africaines, jazz..

Ouverture culturelle : Danse : 2 X. Chorégraphes : Béjart. Dupont.

Valeurs : esthétique. Rapport à la musique. s’exprimer .

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“K” portrait :

Le modèle de “pratiquant culturé” à l’issue de la formation initiale et continue.

“K” est une gymnaste, elle a l’habitude du travail cadré. Aussi, elle envisage deux sortes de danses : la première est une activité libre, qui se pratique en groupe et provoque plutôt l’amusement que la notion de travail. Elle fait souvent référence à la notion de travail qui reflète un vécu d’entraînements gymniques très rigoureux. Cette forme de danse s’apparente à l’expression corporelle (activité qu’elle vit sans nécessité de guidage de la part de l’enseignant), à la création collective qui accompagne des musiques, à la recherche en vue d’une production qui favorise plus la convivialité que l’investissement personnel.

Et puis, il y a les danses : classique, africaines, jazz. Celles qui sont davantage guidées, avec une construction d’enchaînements : travail sur les rythmes, travail technique. Ces danses ressemblent à ce qu’elle vit en gymnastique, comme un “plus” à cette activité aidant à la construction chorégraphique.

Ces deux formes de danse sont vécues en rupture lorsque “K” met en rapport le travail personnel , l’investissement et l’animation pédagogique qu’elle favorise ou non. “K” s’implique personnellement dans une danse organisée, structurée, avec des techniques corporelles élaborées. Ses référence culturelles réaffirment ce goût pour la virtuosité technique et la perfection gestuelle académique (Béjart et Dupont). Cependant, la liberté que procure la danse expressive lui donne à penser que la danse scolaire ne peut être que celle-ci, mais par contre- coup la met en difficulté pour enseigner.

Le modèle de danse proposée :

La danse est avant tout une production esthétique qui utilise la musique. La danse scolaire doit favoriser l’expression. Danser met en mouvement, fait bouger, en utilisant des techniques que chacun peut réinvestir, sans difficulté. Il faut oser se montrer, mettre des sensations en jeu. L’enseignant a la tâche difficile de permettre l’invention et la liberté d’expression. La démarche pédagogique incite les élèves à découvrir, à être libre tout en travaillant à partir de critères qui répondent à leurs besoins. L’enseignant doit à la fois être le garant de l’expression libre, et en même temps une aide à la structuration d’une production.

Quel modèle ?

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Graphique 68 : Modèle K.E.Valeurs : esthétique

Le modèle oscille entre deux modèles de danse : un modèle qui articule les pôles autour d’une danse esthétique, sentie, avec des techniques maîtrisées, et une danse expressive, avec une importance au bien être, aux inventions à la liberté de mouvement à l’originalité. Le modèle n’arrive pas à structurer ces deux intentions de danse. Les difficultés éprouvées par l’enseignante soulèvent cette contradiction entre une liberté d’un côté et une nécessaire esthétique et technicité de l’autre. Ce dilemme s’exprime dans le pôle de l’intelligibilité qui est dominant. Il traverse aussi la motricité qui oscille entre des techniques, et des mises en jeu de corps plus évasives. La sociabilité met en lumière la personnalité des élèves dont l’implication est fondamentale et reflète des finalités éducatives plus que culturelles. La sensibilité hésite aussi entre des perceptions kinesthésiques pour produire des mouvements et des sensations plus liées aux émotions et aux sentiments d’être.

Le modèle est un amalgame d’intentions que l’on retrouve dans les textes officiels des années 85 et 96. Comment passer d’une activité d’expression à une activité artistique. L’aspect artistique n’est jamais évoqué, bien que l’expérience avec une chorégraphe est envisagée. Les références culturelles renforcent l’aspect esthétique des formes, les danseurs cités sont néo-classiques, et leur maîtrise de la technique classique relève la virtuosité.