ANNEXE 8 Partie III

L’enseignant “K” E+ :

“K”, 33 ans. Lieu de formation : Marseille. 84 / 89. Option athlétisme.

Formation initiale : j’ai pas choisi la danse au CAPES, parce que la danse contemporaine me barbait, j’ai toujours fait du modern jazz, et à Vichy, il voulait de la danse contemporaine. Comme j’étais moyenne partout, j’ai choisi lancer du disque. La danse c’était ma polyvalence. Je me souviens surtout de la licence. On avait à chaque trimestre une intervenante différente, 3 Profs avec des styles différents, on devait créer, se mettre en groupe, inventer, avec des chapeaux, des chorégraphies, comme si on était des élèves, elles des profs. Françoise était plus modern-jazz, elle nous apprenait des enchaînements, j’adorais parce que j’avais vraiment envie de danser, la partie création en danse contemporaine ça me barbait. Quand j’enseigne avec des élèves, je m’en souviens et je me mets au début devant pour leur apprendre un enchaînement et les faire danser, même en As, créer c’est bien, mais il faut avoir des billes pour créer. La troisième, c’était plutôt des diagonales, elle était rigolote, on faisait des sauts, saut de chat, elle nous apprenait un vocabulaire gestuel plus classique, pour qu’on ait une technique.

L’année CAPES, j’ai pas de souvenir. La première année, c’était très riche aussi, on avait fait un peu de tout, même de la danse folklorique, ça n’avait pas du tout marché, parce que la prof c’était un cas. Il y avait eu une soirée spectacle, ceux qui avaient eu les meilleures notes avaient présenté, il y avait des trucs géniaux, avec des garçons, ils ont une imagination, une créativité, les filles c’est plus dans le cliché du joli, l’esthétisme, les garçons n’ont pas cette barrière de la représentation classique de la danse, il trouve plus de choses, même avec les élèves, plus humoristiques, plus créatifs, les filles, elles vont faire la fleur, le beau. Cette soirée je m’en souviens ...

Vécu personnel : Avant la fac, en seconde modern-jazz, j’en ai toujours fait, à Istres à la maison de la danse; j’ai enseigné quand j’ai raté mon CAPES pendant un an. J’ai toujours pris des cours de danse. J’ai dansé dans une compagnie amateur, à Abidjan. danse contemporaine, et africaine. J’ai donné des cours en plus de l’école, je continue à danser à Pâques avec des chorégraphes. Avec Serges RICCI. Il était très modern-jazz et il a évolué comme moi avec la maturité vers plus de danse contemporaine, ce qu’il fait maintenant est très rond très lié, très relâché, ça correspond à ce que j’ai envie de faire à 30 ans et par rapport à mon corps, j’ai moins envie de me faire mal, de faire des “slake” avec la tête pour me tordre les cervicales, j’ai plus envie de choses coulées, rondes et ça correspond à ce que j’ai envie. Avec Couillot, mélange de danse africaines, hip hop et jazz, il a son style à part, et ça plaît beaucoup aux jeunes. J’ai toujours très bien vécu la danse, sauf à 18 ans à Marseille, des cours de contemporain, tout le monde dans l’espace, dans la salle, elle mettait la même musique, explorer l’espace et chacun ... genre thérapie de groupe, j’ai été déçue, je me suis dit la danse contemporaine, c’est nul !. En fait c’est tellement diversifié la danse contemporaine, qu’il y a autant de styles que de profs. Au départ, mauvaise impression.

En formation Continue : Un stage, avec Jocelyne Caumeil, elle a replacé le cadre théorique, c’était très bien, je savais déjà, mais ça m’a permis de recadrer les choses. Le deuxième stage, c’était une prof de terrain, moins théorique, mais elle nous a apporté plein de choses, des billes, en situations, la statue, les sculpteurs, pour utiliser l’espace les directions du drapeau anglais, les formes rondes, le partenaire passe en travers, plein de situations très riches que j’ai remises en place avec mes élèves. Les formateurs c’est important. Les stages c’est bien on se remet en question.

La danse c’est quoi ?

S’exprimer pour faire un spectacle, pour communiquer quelque chose aux spectateurs. C’est pas le regard des autres, c’est le regard du spectateur.

Danse / EPS.

Par rapport aux autres Activités, la technique, l’habileté, la maîtrise de l’activité, on va regarder le niveau initial de l’élève pour améliorer tel ou tel point, évaluation diagnostic, situation de référence, on choisit des thèmes d’étude, alors qu’en danse, je ne vais pas regarder que le thème de l’espace et apporter des situations d’apprentissage pour améliorer l’espace, il y a tellement de paramètres sur ma fiche,il y a le corps comment il le mobilise, la musique, comment utiliser la musique, le tempo, les phrases musicales, les accents, la relation avec les autres, l’énergie, est-ce que c’est une énergie quotidienne ou un mouvement ample ? Il y a plusieurs paramètres, corps, espace, énergie, et je leur fais vivre des choses pour qu’ils rentrent dans l’activité, pour qu’ils s’expriment, et travailler sur 2 séances, je vais plutôt choisir la musique, mais je ne vais pas me centrer sur un thème d’étude en particulier et améliorer la maîtrise de l’activité par rapport à la musique, et on va frapper dans ses mains sur le rythme, doublé, dédoublé, à ce niveau, je n’ai pas la même démarche, plus globale, c’est tellement riche que c’est dommage de se centrer sur que la musique, ou que l’espace. Si je choisis d’améliorer la relation entre les danseurs, pendant 2 séances je vais mettre l’accent plus là-dessus, sachant que de toute manière leur chorégraphie, je vais leur dire qu’il faut que ça bouge dans l’espace, qu’il mobilise tout leur corps, je vais imposer dans les consignes un passage au sol pour que tout le corps bouge, et 2 déplacements minimum, même en travaillant sur la relation à l’autre, ils prennent en compte tous les paramètres. Je ne les vois pas présentant une chorégraphie en se centrant sur le rapport rythme/mouvement.

C’est peut-être parce que c’est au collège : démarche plus globale parce que c’est une activité nouvelle pour eux, et on n’a pas beaucoup de temps. n’oublions pas l’espace, la relation avec les autres, mobilisation de tout le corps, les gestes parasites, on se recoiffe pas ... A chaque séance, le but de la danse est de produire une chorégraphie ayant un sens pour communiquer aux spectateurs une émotion, on a choisi de les faire rire, ou d’éveiller leur curiosité, ou de leur faire retenir leur souffle parce que c’est beau, ou si l’atmosphère de la musique est mystérieuse ou triste et bien c’est recréer cette atmosphère? le choix de la musique est important aussi qui peut induire tel type de motricité ou tel ou tel ... La 1ère séance en demi-classe, quand ils acceptent ça, c’est par 2 et à 4 ils passent devant tout le monde. communiquer quelque chose c’est très important.

A l’AS, ce qui va changer c’est la technique, pendant un trimestre, je ne les fais pas créer, je leur apprend, l’échauffement, le placement du corps, je leur fais un cours de danse; les diagonales pour apprendre un vocabulaire technique, pas chassés, grands jetés, pas de bourrées, Tour, comment on finit son tour, comment on lève la jambe, on tend sa pointe de pied. Lever la jambe si on a le pied crochu, ça ne va pas, battements. Kick, bowl, change, technique, déplacements et chorégraphie. Travailler leur mémoire et vocabulaire gestuel. On crée ensuite, en situation, pas forcément toujours avoir un sens pour communiquer quelque chose à des spectateurs, mais trouver un enchaînement, en fait ça dépend, en ce moment on travaille sur le spectacle départemental, le thème c’est la matière, on a choisi le bois, donc au lieu de faire des enchaînements de pas, je leur dis mais pourquoi vous faites ça ? C’est quoi le bois ? Le thème du feu ? Si elles ont une idée dans la tête elles trouvent plus facilement les déplacements, plutôt que là on va ouvrir le pied droit à droite, puis un tour, elles sont vite bloquées, elles se disent qu’est ce qu’on fait là ? Danser juste pour assembler des pas, le thème de la matière ça leur plaît bien les boys band, les Claudettes, on fait des deux et on satisfait tout le monde. Un autre groupe a fait tout ce qui est rond; le vent dans les roseaux, par rapport à tout ce qui est rigide, si on donne un thème, elle trouve des choses plus facilement parce qu’elles ont peu de techniques, elles vont trouver le vent dans les roseaux, si je leur avais dit faites une onde et bien, elles auraient dit, une onde mais qu’est c’est quoi madame ?

5 Mots : il n’y en a pas qui me viennent .... je ne vois pas parce que c’est trop large....

On communique beaucoup ....... on demande beaucoup ..... on donne beaucoup, je m’investis plus dans un cours de danse qu’en basket par exemple ....... Créativité .......... Des relations entre les élèves, ils ont une autre approche des copains dans la classe.

Ouverture culturelle : 6 x par an danse.

Théâtre pas du tout j’aime pas trop. Musée, exposition : 2 x

Manifestations sportives : je suis le basket 6x

Cirque : 3x

Chorégraphes : Béjart le summum du beau de la perfection, DECOUFFLE, Ricci....Carlson.

Besoin de formation : Faire des stages avec que des experts, en FPC on avance pas aussi vite, travailler par thème et pas suivre la démarche didactique, réfléchir à la démarche. Comment on s’y prend , l’évaluation ça va, mais l’activité est tellement riche, il y a tellement de paramètres en jeu, comment tout travailler , on se centre que sur le corps, mais alors c’est que la technique, sur la musique, et on tape dans les mains. Que de l’expression ? c’est du mime et du théâtre. Comment s’y prendre pour prendre en compte tous ces paramètres ?

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