Deux îles du Sud : la Sicile et la Sardaigne, deux îles qui alimentent chacune le premier récit de voyage qu’est Mère Méditerranée, deux îles enfin où Dominique Fernandez a possédé une maison. Ce sont deux visions du Sud très contrastées, et même opposées, que proposent ces deux îles. Dominique Fernandez a soin de rappeler leur histoire à chacune, de montrer comment et pourquoi l’une semble être la proie des spéculations immobilières (il s’agit ici du projet de l’Aga Khan), en suspens entre réussite économique et état sauvage, tandis que l’autre se trouve comme vouée à un marasme ancestral. Il faut aussi se hâter de préciser que le seul texte dont nous disposions sur la Sardaigne se trouve dans Mère Méditerranée, tandis que de nombreux articles, sans compter les livres, Les Événements de Palerme, Le Radeau de la Gorgone (pour les récits de voyage), L’École du Sud, Porfirio et Constance (pour les romans), Les Chevaliers de la Gorgone et Le Rapt de Perséphone (pour le théâtre et l’opéra), sont consacrés à la Sicile.
Impossible, donc, de voir quelle évolution le jugement fernandezien a pu suivre sur la Sardaigne ; en revanche, on peut confronter deux points de vue, celui de Diane de Margerie dans Le Ressouvenir 180 , et celui de Dominique Fernandez (puisqu’ils ont ensemble fait construire une maison qu’ils ont habitée, puisqu’ils ont ensemble visité plusieurs fois la Sardaigne).
Le charme sarde réside d’abord pour lui dans son état sauvage, indépendant de toute influence, une sorte d’état d’enfance comme il se plaît à le nommer :
‘La Sardaigne est un début absolu, une enfance : mais non pas une enfance retrouvée dans un corps usé par l’histoire. La Sardaigne a vécu hors du temps, elle ne s’est pas épanouie puis flétrie comme les Pouilles ou la Sicile, elle est demeurée dans sa taille et ses attitudes d’enfant, avec ses ânes et ses moutons plus petits que ceux d’Europe et sa côte basse dans l’eau noire du matin. [...]L’authenticité d’un paysage et d’une culture : ne retrouve-t-on pas dans ce bonheur de l’écrivain la jubilation des écrivains du XVIIIe siècle partis chercher le « bon sauvage », cette part de rêve d’une nature intacte, qui n’aurait pas été souillée par les ravages de la civilisation. La Sardaigne pourrait être, par ses paysages et par le mode de vie qu’elle offre, une survivance de ce mythe de nature.
Dominique Fernandez propose à son lecteur une sorte de parcours thématique pour déchiffrer les raisons et les formes de cette résistance au progrès et à la civilisation : illustrant chacune de ses analyses d’une ou de plusieurs anecdotes, cette partie du récit de voyage conserve toute la force personnelle et subjective des observations faites. Il s’agit bien ici du parcours sarde effectué par Dominique Fernandez et Diane de Margerie entre 1951 et 1964. La virilité de l’île, sa méfiance de la mer, son archaïsme fondamental sont les trois points principaux qui se dégagent de cette analyse, les trois raisons essentielles peut-être d’aimer ce lieu original et originel.
Or, il y a déjà dans ce regard porté sur la sauvage et fière Sardaigne une teinte de nostalgie : à peine un paradis est-il trouvé que sa perte est non seulement redoutée mais prévue ?
‘J’ai le coeur serré en prenant congé de Baptiste. Sa boutique, la petite place, les maisonnettes de Liscia di Vacca, je ne les verrai sans doute jamais plus dans leur état primitif. Inutile de me dire que je me fais les illusions habituelles du citadin sur la vie à la campagne : ces gens étaient profondément heureux, même avant de se retrouver à la tête d’un solide compte en banque . Aucun d’eux n’a envie de changer (sauf Baptiste, peut-être, qui médite des villégiatures à Venise, en montagne, au lieu de couper le jambon, tant qu’à faire). L’existence changera, malgré eux, et malgré eux les changera. [...]La lucidité et le pessimisme de l’auteur ont pourtant pu être pris en défaut : Diane de Margerie est retournée en Sardaigne, dans la maison qu’elle avait fait construire, elle a pu mesurer les changements provoqués par l’exploitation touristique de ce lieu sauvage. Ce qu’elle retrouve à l’occasion de ce voyage et qu’elle relate dans Le Ressouvenir ne la déçoit pas, même si « Alghero est là, comme autrefois, mais l’admirable village ancien et ses remparts sont entourés de bâtisses modernes, banales et médiocres 181 » (p. 228) ; « la petite maison » semble, elle, avoir été préservée : « Ce lieu, D[ominique] pensait qu’il deviendrait la proie des étrangers, des autres qui (comme nous) aimeraient sa sauvagerie, sans vouloir (comme nous) la préserver. C’était ne pas compter avec l’intégrité de la terre : oui, il y a eu des constructions, oui, la Sardaigne a changé, mais partout où la terre a été laissée à elle-même, les rochers, les genêts, l’eau translucide, la qualité du silence sont restés immuables. » (p. 224).
Est-ce l’âme poète de Diane de Margerie qui lui permet, sa nostalgie aidant, de continuer à apprécier ce lieu qu’elle a connu autrefois, au moment où les terrains étaient livrés au Consortium ? Elle révèle en tout cas le secret de l’architecture de cette maison ronde dans une île où toutes les maisons sont des « constructions carrées » :
‘Rose et circulaire, blottie entre d’énormes rochers, invisible de la route, cette humble demeure alors primitive, sans gaz, ni eau, ni électricité, était une sorte de temple minuscule dressé face à la divinité de la mer.Recréer, renouer avec une forme originelle, avec un rite de communion avec la nature, tel était, semble-t-il, le projet du couple en construisant cette curieuse petite maison. Une maison sans eau mais pourtant inspirée de la forme des « temples à puits » ! À la description lyrique de Diane de Margerie, correspondent un récit plus fantastique de la promenade et des descriptions plus précises aussi de ce temple à puits dans Mère Méditerranée.
‘Nous finîmes par trouver une piste, à peine tracée entre les pierres, qui s’élevait vers le ciel noir. Le plateau s’allongea devant nous, absolument désert, sous le vent qui rebroussait le rare maquis et sifflait entre les herbes. Une lueur de crépuscule nous guidait. Nous découvrîmes à contre-jour dans un site grandiose et sinistre, les vestiges de ce qui avait été un village sacré et le but de fervents pèlerinages : à l’extrémité du plateau, au-dessus d’une profonde vallée qui seule recevait encore la lumière, un chaos de granit, où nous distinguâmes, ici un large périmètre de dalles plates, là des chambres rondes faites d’un tas de moellon bossu — la forme circulaire, décidément, n’était pas ignorée des anciens Sardes — plus loin les soubassements d’un édifice plus important, auberge, temple ou salle de conseil. Ces blocs de roches noires et de roches bleues depuis trois mille ans provoquaient la foudre et les orages, sans qu’aucune construction bâtarde, de type hôtel ou musée, ni caravane indiscrète de touristes, soit jamais venue interrompre le combat de la pierre et du ciel.Source de révélation de la mystérieuse Sardaigne, non seulement de sa culture mais de sa mentalité, ce temple, préservé de tout, offre au voyageur ce qu’il recherche : l’authenticité ; un site qui, dans sa sauvagerie, ne paraît s’offrir qu’à celui qui l’a mérité, ayant bravé les éléments, et semble donc initier le voyageur intrépide à ses secrets, comme un privilégié. Car au-delà du plaisir et de l’émotion d’avoir découvert ce temple, la satisfaction point chez l’écrivain, qui, grâce à cette promenade, peut dresser une carte mentale plus complète de la Sardaigne, un tableau des moeurs sardes qui permet de comprendre les raisons pour lesquelles ce peuple s’est tenu à l’écart de toutes les évolutions.
L’île virile s’oppose en fait au reste de l’Italie, le début de la partie consacrée à la Sicile dans Mère Méditerranée le montre bien, qui oppose non seulement le paysage sarde au paysage sicilien (côte et villages), mais aussi l’attitude des deux peuples 182. Cependant, avant d’entrer en territoire sicilien, avant de constater la force de cette opposition des deux îles, il faut sans doute préciser encore la nature même de cette définition virile de la Sardaigne dégagée par Dominique Fernandez, pour constater à quel point, pour lui, l’Italie correspond à un principe féminin et maternel tandis que la Sardaigne, au contraire, prend sens dans des vertus masculines, de combat, de refus de la tendresse. Certes, l’écrivain n’a pas développé l’opposition de Sienne et de la Sardaigne, de la ville féminine par excellence et de l’île virile, mais quel meilleur système d’opposition imaginer pour montrer cette marginalité sarde ?
La virilité sarde est démontrée par Dominique Fernandez à travers quatre exemples : le courage militaire des Sardes, la cuisine, l’architecture, les représentations de la Madone. Contentons-nous de reprendre les trois derniers exemples afin de mieux comprendre si un plaisir sarde existe et, dans l’affirmative, quelle est sa nature.
‘La nourriture italienne, essentiellement des spaghetti non coupés, atteste le rêve de tendresse qui hante chaque Italien, tendresse qui englue les obstacles et invite à l’intimité molle. Des mètres et des mètres de spaghetti, c’est l’image du serpent lové dont la digestion est un profond sommeil, un oubli des contrariétés, un apprivoisement affectueux de la mort. Dire que des raisons économiques poussent les Italiens à ingérer cette nourriture n’expliquerait rien puisque les Sardes, plus pauvres encore et non moins contraints de faire des pâtes la base de leur alimentation, n’ont pas choisi la forme longue et enroulée des spaghetti mais la forme courte et trapue des gniochetti, petites bouchées compactes, distinctes, qui ne prêtent à aucune rêverie agglutinante. Les gniochetti constituent le plat national sarde.Depuis ce premier livre de voyage, nous savons quelle importance Dominique Fernandez accorde à la nourriture, à sa forme et à sa fonction. Ainsi, les pays baroques sont aussi des pays qui appartiennent à l’art sucrier, dont le raffinement se voit dans la pâtisserie. Ici, rien de tel : la Sardaigne est un pays non seulement sans pâtisserie mais un pays sans spaghetti ! À travers cette ignorance première de la courbe, l’auteur décèle un trait de caractère différent : la virilité au détriment de la féminité, la dignité plutôt que la tendresse.
Or, cette absence de courbe dans la nourriture se retrouve aussi dans l’architecture. La visite de Sassari peut ainsi s’opposer à celle de Sienne. La deuxième ville de Sardaigne échappe tout d’abord au regard du visiteur qui est contraint de « rebrousser chemin » pour en découvrir l’extrême simplicité.
‘Est-ce beau ? Est-ce laid ? J’attends pour me prononcer de m’être avancé plus avant, mais tout à coup la densité des maisons diminue et je suis à nouveau dans une lande. Je m’arrête et demande à un garagiste où est le centre.Le centre de Sassari ? Une église (« Découpée, brodée, ciselée, on dirait une étoffe inca. [...] Ces fleurs de pierre entêtent comme des dards de soleil ») une place « qui [lui] semble aussi belle qu’elle est vaste, et pourtant elle n’a rien que sa nudité, sa blancheur » ; et un palais « blanc et beau comme un temple du soleil ». La description n’est pas très longue, et les détails ne sont pas très nombreux : non que l’auteur ait décidé de cacher à son lecteur des éléments du décor, mais bien parce que cette ville sarde, selon lui, figure une sorte d’épure, et parce que sa simplicité extrême et sa façon de se révéler immédiatement s’opposent aux manoeuvres de séduction employées par Sienne.
‘ «Cor magis tibi Saena pandit ». Sienne plus grand t’ouvre son coeur. Et, pourtant, une fois qu’on a franchi l’antique enceinte de remparts, il faut éviter d’atteindre tout de suite ce coeur, il faut s’attarder dans les ruelles étroites et sombres palpitant d’une tendre lumière rose. Via Camollia, via Montanini, Banchi di Sopra. Doucement, lentement. Piano, piano. Irrésistiblement la piazza del Campo vous attire, le centre incomparable de l’illustre cité. Mais c’est un centre qu’il faut savoir conquérir peu à peu, après maint tour et détour le long des ruelles en pente et sous les passages voûtés, comme la possession d’une femme ne se goûte pleinement qu’au terme d’une exploration caressante des mystères sinueux de son corps.L’érotisme féminin de Sienne où la progression se fait dans l’attente du désir s’oppose à l’apparition presque brutale de Sassari où les jeunes gens ne se parlent pas. La ville blanche, tranchante est ainsi opposée à la ville de la sensualité. À travers la comparaison de leur centre respectif, c’est de l’opposition de deux conceptions de la vie qu’il s’agit. Mais il y a plus encore : l’examen des églises va permettre à l’auteur d’étoffer et de consolider son jugement. L’implantation du modèle pisan dans le paysage sarde et son adaptation à la mentalité sarde modifient profondément le sens originel du style, pour, là aussi, viriliser ce qui était tendre et doux.
‘Au bout d’un bref parcours dans le soleil entre deux rangées de figuiers de Barbarie calcinés, voici, admirable de pureté dans ce désert et ce silence, le monument blanc et noir construit au XIIe siècle par des architectes pisans : l’alternance de couches de calcaire et de basalte, la façade à galerie, à colonnettes, à rosaces et à incrustations polychromes restitue au coeur de cette vallée biblique le style qui a fleuri sur les bords de l’Arno et à Lucques et à Pistoia : mais le même art, poussé là-bas jusqu’à une perfection léchée, s’impose ici avec vigueur. L’étendue des terres brûlantes, le chaos des pierres au milieu des champs, la désolation du paysage confèrent à l’alternance du noir et du blanc une violence impossible dans une ville mi-tendre mi-triste comme Pise, où la minuscule Sainte-Marie-de-l’Épine, le long du fleuve, semble porter avec une vénusté de cavalier paré aux couleurs de sa dame les gracieux rubans de sa mélancolie. Le blanc et le noir de Sainte-Trinité sont au contraire un blanc et un noir absolus, le noir absolu de la solitude et de l’oubli comme le blanc absolu de la lumière de l’été.
Du baroque de l’église de Sassari à cette abbaye, les mêmes caractéristiques sont notées, de plus grande violence, de dureté et de netteté dans l’apparence des édifices. Le plaisir est là dans cette fermeté du paysage, dans cette rigueur aussi. Il n’y a pas de place pour la tendresse, ni pour l’effusion. Dominique Fernandez goûte à ce plaisir particulier, — si peu italien, si contraire en fait à l’idée qu’il se fait et au tableau qu’il dresse de l’Italie, — comme à un bonheur menacé. La Sardaigne est décrite comme une sorte d’îlot exotique sur le territoire de l’Italie, un endroit où, seul touriste et conscient de compter parmi les tous derniers à pouvoir goûter à ce privilège de l’authenticité sarde, il sait, au moment où il rédige Mère Méditerranée, qu’il ne pourra sans doute plus retrouver la violence de cette sauvagerie.
Enfin, dernier motif d’opposition : la représentation de la Madone et sa signification profonde à travers les rapports humains.
‘L’église de Castelsardo [...] conserve une grande Vierge en majesté d’un des rares peintres sardes connus. Elle se tient d’aplomb sur son trône et regarde tout droit devant elle, sans se soucier de l’enfant qui manque de basculer à son bras. [...] Il [le peintre] l’a dotée d’un regard d’homme, net et clair, d’un port d’homme. Et n’importe quel Sarde de passage dans l’Église, qui vient vénérer cette image, est forcé de se mesurer avec ce regard et d’entamer un colloque viril, au lieu des susurrements, pincements de coeur et soupirs dont raffolent les caudataires de la Santissima.Deux représentations non seulement différentes mais opposées de la Madone et de la maternité à travers la Sardaigne et l’Italie. Deux images qui, au-delà, se complètent aussi, l’une n’étant, finalement, que l’inverse de l’autre. Si la première Madone invite le voyageur au respect, l’exhorte au maintien de soi et à la rigueur, la seconde amuse et divertit, console et rassure. On comprend bien ici que cette rivalité supplémentaire ravit le voyageur, qui, comme s’il était au théâtre, s’enchante du spectacle donné par la « Génitrice oppressante », et qui, Français, approuve le programme éducatif de la Madone sarde qui exige de celui qui la contemple de se montrer à la hauteur de sa virilité, de son humanité.
Enfin, comme pour mieux montrer comment cette dualité est en fait une complémentarité qui résume tous les contrastes de la nation italienne, il faut sans doute revenir à l’enthousiasme exprimé par l’auteur découvrant une curieuse Madre Mediterranea qui semble renvoyer l’homme au passé mythique des sphères de Platon :
‘À la fois, homme et femme, croix et phallus, plaie et couteau, réceptacle et blessure. [...] Ah ! comme cette Madre Mediterranea du musée de Cagliari m’a plu ! Bien que j’aime l’autre aussi, la Mère Méditerranée débordante, l’italianissime fontaine de compassion et de tendresse : et je l’aime peut-être mieux depuis que je la sais capable de se reprendre, de se durcir, de faire face et d’obliger ses fidèles à lui faire face. Je l’aime mieux depuis que je connais son contraire, sa double et infinie nature, depuis qu’elle m’apparaît dans le souvenir comme un glaive levé contre le ciel, comme une bataille contre soi, une quête, une soif, effort, une tension. Avec une mère semblable, les Sardes ne craignent pas de rester agglutinés dans la boue des caresses.Image double, image d’une créature ambiguë : cette « idole splendidement bisexuelle » est faite pour plaire à l’écrivain, pour faire résonner en lui tous les sons importants qui fondent son oeuvre. La « Mère Méditerranée », pour lui, c’est aussi et surtout peut-être cela, cette alliance de contraires, cette double promesse de plaisir et de douleur, ce rappel à la rigueur et cette exhortation à la vie, bref ce qui a déclenché le besoin de l’expérience italienne en même temps que la nécessité d’écrire cette expérience italienne.
L’autre face, l’inverse de la Sardaigne se trouve d’ailleurs quelques pages plus loin dans le même livre, avec cette dense et inaugurale partie sur la Sicile, et c’est bien du passage de la Sardaigne à la Sicile, ces deux inverses, qu’il est d’abord question :
‘Tout fut différent de ce que nous attendions. Nous croyions la Sicile plus belle, nous trouvâmes les paysages moins limpides qu’en Sardaigne ; la lumière, surtout, lourde et vieille comme du papier jauni. Nous pensions nous enthousiasmer pour les monuments, la civilisation, le passé, nous fûmes pris à la gorge par un présent terrible. Nous comptions sur la pureté, l’élégance antique : vacarme et rage nous assaillirent.Dominique Fernandez choisit dans ce premier chapitre de se souvenir de sa découverte de la Sicile, de l’opposition fondamentale des paysages et des hommes sardes et siciliens : immédiateté, subjectivité de l’expérience et déception mettent le lecteur dans une situation d’attente. Il y a du suspense dans les récits de voyage, comme il peut y en avoir dans les romans : la Sicile, tel un personnage de comédie, ne prépare-t-elle pas un coup de théâtre ?
Flammarion, 1985.
Cf. Mère, p. 113.
Voir aussi Porfirio et Constance, pp. 132-8.