CHAPITRE III : LE PLAISIR ROMANESQUE

C’est un chapitre bien délicat qu’il faut ouvrir ici pour s’interroger sur l’essence esthétique dominante du plaisir que l’oeuvre fernandezienne transmet à son lecteur. Il faut beaucoup d’audace sans doute, de l’inconscience peut-être, pour oser qualifier cette oeuvre d’un homme qui se passionne depuis trente ans pour l’art baroque, qui est pénétré depuis toujours de littérature classique à qui ses romans ont valu, çà et là, l’épithète de néo-romantique. Classique, romantique ou baroque ? Quelle est, de ces écoles, celle qui a le plus d’influence sur sa création, et quelles influences pour quelles manifestations ?

Ce sont évidemment ceux que nous considérons comme les grands romans fernandeziens (Porporino, Dans la main de l’ange, L’Amour, L’École du Sud, Porfirio et Constance et Tribunal d’honneur) que nous étudierons en tout premier lieu afin de répondre à cette question, car, là, dans ces oeuvres amples et denses, pleinement représentatives de la maîtrise et de l’art du romancier, non seulement la formule romanesque de l’auteur est mise en pratique, mais toutes ses particularités esthétiques, stylistiques et (thématiques) s’y exécutent.