1931

Ramon Fernandez, André Gide (Corrêa).

1932

Ramon Fernandez publie son premier roman, Le Pari (Gallimard), que couronne le prix Fémina. Célèbre, séduisant et fêté, familier des plus grands écrivains de l’époque, il mène une vie mondaine et intellectuelle brillante, passionné de danse et de voitures de course : il est très absent de son foyer, où le jeune Dominique grandit (sujet à de violentes crises d’asthme, ce qui lui impose de fréquents séjours en montagne), entre une mère très aimante, très attentionnée, mais peu démonstrative dans son affection, austère et rigoriste, à la vie intellectuelle active et exigeante (elle est professeur au lycée Charlemagne, puis au lycée Victor-Duruy de 1936 jusqu’à sa retraite en 1966) mais soucieuse de donner à ses enfants une éducation conforme à de stricts principes, — une soeur aînée elle-même très remarquable, qu’il aime beaucoup mais à l’ombre de laquelle il n’est pas toujours facile de vivre, — et une grand’mère très autoritaire et possessive, qui adore son fils et n’a jamais accepté son mariage avec une jeune fille sans fortune (Jeanne Fernandez est alors devenue une journaliste de mode, à Vogue, très connue et influente).

Octobre. Avec Emmanuel Berl, Ramon Fernandez fonde l’hebdomadaire de gauche Marianne. Il y donne, jusqu’en 1940, des centaines d’articles et de notes critiques.