1941

Mars. Ramon Fernandez (Céline écrit alors de lui qu’il est « charmant dans ses écrits, immonde dans ses propos »...) publie dans La NRF un courageux hommage à Henri Bergson (juif...), qui vient de mourir.

Septembre. Après avoir passé l’été, avec sa mère et sa soeur, dans un petit village montagnard des environs de Grenoble (il y conçoit un profond dégoût pour la montagne...), Dominique Fernandez entre au lycée Buffon, proche de la place de Breteuil où il habite : « Un très bon type ! », aimé de tous, témoignera plus tard un de ses camarades de l’époque, Claude Guiblin, dans ses mémoires où il se rappelle la composition française en 64 alexandrins rendue un jour par le « petit nouveau ».

Octobre—novembre. Ramon Fernandez fait partie (avec Brasillach, Chardonne, Drieu, Jouhandeau...) de la délégation française qui participe au Congrès des intellectuels européens organisé par les Allemands à Weimar.

« J’avais douze ans, je crois, lorsque je me suis forgé ma mythologie personnelle : bien avant de soupçonner que les premiers germes déposés dans mon imagination par mes lectures et mes visites au Louvre détermineraient mon orientation sexuelle. En regardant les statues grecques de la petite salle du “Cavalier Campin”, l’Endymion de Girodet ou le Jeune Homme nu assis au bord de la mer de Flandrin, en apprenant par coeur les vers de Racine où Phèdre tremble des pieds à la tête et succombe sous l’horreur d’un amour impossible, je devinais que : 1. je grandirais à part des autres, intéressé par des choses dont je ne pourrais parler à personne autour de moi ; 2. cette situation serait une source de tourments sans fin ; 3. mais aussi le signe d’une secrète et merveilleuse élection. » (Le Rapt de Ganymède).