1950

Juillet. Dominique Fernandez est admis (à son troisième essai) à l’École normale supérieure, où sa solide formation classique (grec, latin, allemand ; c’est un excellent germaniste, qui a fait plusieurs « séjours linguistiques » en Allemagne et en Autriche, et, s’il déteste l’Allemagne matérialiste de l’après-guerre, celle du « miracle économique », c’est un amoureux passionné de celle, romantique, du début du XIXe siècle) doit naturellement le conduire à préparer l’agrégation d’allemand.

Août. Voyage à Rome (c’est l’« Anno Santo »), avec un groupe de jeunes Normaliens emmené par l’abbé Brien, aumônier de l’École. « Je me suis rendu compte, après coup, que j’ai mis le pied en Italie le jour où Pavese s’est tué, c’est-à-dire le 27 août 1950. Mais, à l’époque, j’ignorais tout de lui. » Découverte enthousiaste et libératrice de l’Italie : il en revient décidé à apprendre l’italien et à préparer licence et agrégation d’italien. Conversion au catholicisme — bref épisode sans lendemain, mais il est baptisé, avec François Mauriac pour parrain.

Novembre—décembre. Retourne en Italie, boursier à l’Université catholique de Milan ; visite Venise, Ravenne...