Chapitre 2 : Un comportement financier faiblement différencié

La discussion des résultats d’entretiens de récits de vie a déjà montré une diversité de pratiques financières des migrants maliens et sénégalais. Elle a aussi révélé une spécificité de leurs comportements financiers par rapport à ceux de la population française autochtone. Cette diversité de pratiques financières exclut de fait l’idée d’une homogénéité du comportement financier de la population étudiée.

Cependant, la faible différenciation des comportements financiers relevés – comme nous allons le constater dans ce chapitre – nous conduit à préférer le singulier plutôt que le pluriel de l’expression « comportement financier ». Par ailleurs, les pratiques financières spécifiées et leurs logiques sous-jacentes vont incontestablement à l’encontre de l’hypothèse de rationalité telle que définie par la théorie économique standard.

Ce chapitre se fonde essentiellement sur les résultats du questionnaire principal (voir annexe 5). L’exposé des caractéristiques socio-démographiques de l’échantillon, nécessaire à la compréhension des résultats de l’enquête, fera l’objet de la première section. Les trois sections suivantes seront consacrées aux différents critères que nous avons choisis pour discriminer le comportement financier des migrants maliens et sénégalais, à savoir la répartition de l’épargne, les relations avec le système financier formel et l’esprit d’entreprise. Le choix de ces critères n’est pas arbitraire ; il repose sur le fait qu’on retrouve à travers ceux-ci l’ensemble des éléments constituant le comportement financier tel que nous l’avons défini auparavant (cf. introduction générale).