4.2.2 Les projets en cours de réalisation

Les migrants maliens et sénégalais sont relativement peu nombreux à réaliser actuellement un projet. Ils sont 32 % à affirmer avoir un projet en cours de réalisation contrairement à la proportion de personnes qui ont déjà réalisé un projet (52 %). De plus, on retrouve dans ces 32 % beaucoup d’immigrés qui ont réalisé au moins un projet. Les projets les plus courants chez les immigrés maliens et sénégalais sont aussi ceux qui sont les plus récemment réalisés. Les derniers projets les plus fréquemment réalisés par les immigrés sont respectivement l’acquisition de maison personnelle, la création d’une activité économique et la location de logements.

La nature et l’importance relative des projets courants des immigrés sont les mêmes que celles des projets déjà réalisés. Autrement dit, ce sont les maisons personnelles et les créations d’activités qui constituent les préoccupations majeures des immigrés maliens et sénégalais. Il n’existe aucun lien significatif entre l’appartenance ethnique et la nature du projet déjà réalisé par les immigrés maliens et sénégalais.

Les raisons justificatives du choix des projets en cours de réalisation, maisons personnelles et petites entreprises essentiellement, sont invariablement les mêmes. Préparer le retour, c’est-à-dire créer les conditions d’une bonne réintégration économique et sociale (43 %) et disposer d’une habitation dans le pays d’origine (22 %) sont les principales raisons évoquées par les immigrés porteurs de projets en cours de réalisation. Quant aux projets en cours de réalisation, le pourcentage d’immigrés ayant un associé est presque de moitié inférieur (42 %) à celui des immigrés qui ont déjà réalisé un projet (82 %).

La moitié des immigrés maliens et sénégalais (50 %) finance leur projet en cours uniquement à partir d’une épargne préalablement constituée. Plusieurs d’entre eux (37 %) ont simultanément eu recours à leur propre épargne mais aussi à un crédit, bancaire ou d’une autre nature. Ils sont un petit nombre (6 %) à financer intégralement leur projet à partir d’un crédit bancaire. Cette faible proportion d’immigrés endettés confirme leur refus de s’endetter. En effet, la dette est souvent perçue comme une corde enroulée autour du cou ; ce qui signifie pour beaucoup d’immigrés que moins on en a, mieux on se porte.

Un peu plus de la moitié des immigrés (17 personnes) qui ont un projet en cours ont un associé. Comme pour les projets réalisés, les associés privilégiés sont respectivement les parents, les amis et les banques. Mais, pour les projets courants, l’importance relative des parents a diminué de 16 points et s’établit à 41 %. Alors que les proportions d’immigrés ayant pour associés les amis et les banques ont chacune gagné 11 points pour se situer respectivement à 29 % et 17 %.

Il y a une absence de lien significatif entre le type de projet en cours des immigrés maliens et sénégalais et le choix de leur associé. L’immigré choisit son associé indépendamment de la nature de son projet courant même si globalement les parents et les amis sont leurs associés privilégiés. Ce résultat montre la prééminence de la confiance accordée aux associés sur leurs éventuelles compétences.

En revanche, il existe une relation peu significative entre le type de projet courant et la motivation de sa réalisation. Comme pour les projets déjà réalisés, il y a une certaine adéquation entre la motivation du promoteur et la nature du projet en cours. A chaque objectif particulier correspond un projet en cours bien adapté.

La nature du projet en cours de réalisation est indépendante du mode de financement choisi par les immigrés. D’une manière générale, et quelle que soit la nature du projet, les immigrés maliens et sénégalais comptent d’abord sur leur propre épargne. Le crédit bancaire est considéré comme un complément de financement qui s’ajoute à l’épargne déjà constituée. La dépendance entre le mode de financement du projet courant et le choix de l’associé n’est pas significative. Les immigrés maliens et sénégalais ne choisissent pas leur associé en fonction du mode de financement sollicité pour réaliser leur projet en cours.