2. Enjeu et conséquences socio-économiques des transferts

La migration, en tant que médiation entre deux espaces, constitue un moyen privilégié d’échange de biens et de valeurs culturels – modes de vie et d’organisation sociale. Ces échanges, appelés transferts culturels par C. Daum (1993), ne sont pas toujours considérés comme positifs bien qu’ayant souvent une influence positive déterminante dans la vie des populations des pays d’origine. Nous pensons en particulier aux différents savoir-faire acquis au cours de l’expérience migratoire et à la nouvelle conception du rôle et de l’importance de la prévention sanitaire et de l’éducation scolaire. Les multiples réalisations d’infrastructures scolaires et sanitaires en sont une parfaite illustration. Ces transferts culturels ne sont pas étudiés ici. En revanche, les transferts financiers retiendront toute notre attention.

Les transferts financiers des migrants vers leur pays d’origine constituent un enjeu majeur pour les destinataires et pour les pays récepteurs et engendrent des conséquences socio-économiques notables. Il est non moins intéressant à’évoquer, dans un premier temps, l’importance de ces transferts et les réseaux d’acheminement des fonds utilisés par les migrants (2.1). Puis, il sera question de montrer d’une part l’impact économique et financier des transferts (2.2) et d’autre part le rôle d’amortisseurs de tensions sociales que jouent les transferts financiers des migrants (2.3).