UNIVERSITE LUMIERE LYON 2
FACULTE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
Frontières et développement régional Impacts économique et social de la frontière Niger-Nigéria sur le développement de la Région de Konni
Thèse pour le Doctorat de Sciences Economiques
Spécialité Economie des Transports
le 04 octobre 2000
Jury :
Maurice BERNADET, Professeur à l’Université Lumière Lyon 2
Gérard CLAISSE (directeur de thèse), Directeur de Recherche à l’ENTPE
Georges COURADE (rapporteur), Directeur de Recherche à l’IRD
Xavier GODARD (rapporteur), Directeur de Recherche à l’INRETS
Didier PLAT, Docteur Ingénieur en Economie des Transports à l’ENTPE

Remerciements :

à Lourdes Diaz Olvera et Didier Plat pour avoir dirigé ce travail. Par leur disponibilité, leurs remarques, leurs conseils et leur soutien, ils ont permis de mener cette étude à son terme dans les meilleures conditions ;

à Cécile Clément pour l’aide précieuse apportée au cours de l’enquête-ménages, ainsi que tout au long de ce travail ;

à tous les membres du Laboratoire d’Economie des Transports à l’Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat, et notamment à Gérard Claisse, Pascal Pochet et Olivier Klein, pour leur disponibilité et leurs encouragements ;

à tous ceux qui m’ont fait l’amitié de m’encourager et/ou de relire la thèse avec attention : Cécile, Karine, Florence, Anne, Valérie, Isabelle, Christelle, Ioana, Pierre et Sandrine.

A ma famille,

Avant-propos

Pour les pays du Tiers-Monde, on parle de sous-développement de manière assez globale. Faut-il s’arrêter au niveau général ou doit-on aller plus loin ?

Nous partons d’un constat fait sur plusieurs pays africains visités : Bénin, Niger, Nigéria, Togo, par exemple. Selon le lieu où l’on se trouve, d’un pays à l’autre ou à l’intérieur d’un même pays, l’impression n’est pas la même. Certaines zones donnent une impression de dynamisme, de vie, d’autres d’opulence et certaines enfin, une profonde impression de misère et de pauvreté.

Il nous apparaît alors clairement que leurs atouts ne sont pas les mêmes. A côté des pays côtiers tels que le Ghana, le Nigéria, la Côte d’Ivoire par exemple, qui disposent souvent de ressources naturelles importantes, de réserves en eau conséquentes, d’un accès à la mer par le biais d’un ou de plusieurs ports, des pays comme le Niger, le Burkina Faso ou encore le Mali, font figure de parents pauvres. Mais disposer d’atouts est une chose, les exploiter en est une autre. Ainsi, on peut se demander dans les pays les plus pauvres s’il n’y a pas focalisation des espoirs de développement socio-économique uniquement sur les ressources naturelles. D’autres facteurs dont on pourrait également tirer avantage existent, mais sont-ils réellement bien connus et exploités lorsqu’ils sont présents ?

Pour le Niger, cette question peut être cruciale. Pays enclavé d’Afrique occidentale (carte1) d’une superficie de 1 267 000 km2, cet immense territoire est en grande partie désertique et sahélien. C’est un vaste plateau que le massif de l’Aïr sépare en deux bassins fluviaux (lac Tchad à l’est et fleuve Niger au sud-ouest). L’agriculture et l’élevage sont les principales activités dans cet Etat pauvre, qui bien qu’étant le second producteur mondial d’uranium, est aujourd’hui au bord de l’effondrement. Ce fait est le résultat de multiples facteurs dont principalement des aléas climatiques chroniques, la chute du cours de l’uranium sur le marché mondial dans les années 80, et plus récemment les conséquences de la dévaluation du Fcfa (Franc de la communauté financière africaine). Faiblement peuplé (10 000 000 d’individus environ), le pays doit aujourd’hui rechercher les éléments pour impulser une dynamique de développement, ainsi que le niveau territorial à considérer dans cet objectif, compte tenu de l’échec répété des politiques nationales.

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Carte 1 : Le Niger en Afrique de l’Ouest