b) Les analyses centre-périphérie

Il s’agit ici de la mise en évidence de la structure hiérarchisée des espaces économiques sur le plan international, mais aussi sur le plan interrégional. Certains auteurs (Perroux ou Hirschmann) développent l’idée qu’une relation centre-périphérie peut être le moteur du développement. Par contre, pour d’autres plus nombreux, elle est le support de l’inégalité. Le centre se distingue de la périphérie non seulement par des dotations en facteurs différentes, mais aussi selon Friedmann (cité par Aydalot, 1985) par :

  • des activités avancées qui se concentrent au centre,

  • un environnement culturel qui est plus favorable au centre,

  • le fait que les rendements décroissants censés bloquer à terme la croissance du centre tardent à apparaître,

  • des occasions de profit souvent mal perçues et utilisées à la périphérie,

  • les exportations du centre qui font l’objet d’une demande croissante,

  • le fait que la périphérie, vidée de ses capitaux et de ses hommes, a du mal à s’adapter.

Dans ces conditions, seuls les ’centres’ (c’est-à-dire au niveau international les pays du Nord et au niveau national, la ou les grandes métropoles) auraient un pouvoir sur leur propre développement ; les périphéries, inaptes à l’innovation, sont soumises à des décisions venant des centres. Pour Friedmann, seule une véritable révolution culturelle peut alors libérer la périphérie : il lui faut se recentrer, reprendre le pouvoir sur elle-même, si elle veut progresser. La relation centre-périphérie deviendrait alors une étape dans le processus de développement, juste après les formes d’organisation décentralisées des organisations préindustrielles, et juste avant la dispersion de l’activité dans certaines zones périphériques. L’aboutissement de l’évolution serait alors le développement d’une structure intégrée et plus égalitaire.