c) La division spatiale du travail

Il s’agit d’une formulation de l’approche centre-périphérie proposée, en France, par Aydalot en 1976. Elle essaie d’intégrer la formation des processus centre-périphérie dans une conception d’ensemble de l’espace et du développement régional. Pourquoi les hiérarchies spatiales opposant des ’centres’ à haut niveau de pouvoir et de qualification à des ’périphéries’ subordonnées vouées aux tâches routinières tendent-elles à se constituer ? Il semblerait que les formes de la production (techniques et organisationnelles) tendent à terme à déterminer les modes de vie. Cependant, des décalages durables liés à l’inertie des modes de vie donnent à ces derniers une autonomie partielle par rapport aux modes de production. L’espace, porteur des modes de vie, est alors l’instrument essentiel de cette inertie. Il incarne l’état du mode de production et détermine des modes de vie qui en sont la traduction au plan des comportements, notamment les modes de consommation. Il peut ainsi se développer une logique d’enclavement des espaces à mode de consommation traditionnel : seul un isolement relatif permet de perpétuer des particularités locales. L’espace est ’l’expression d’inégalités entre modes de production dominants et dominés, entre zones dominantes et dominées. On convient couramment de qualifier les premières de « centre » et les secondes de « périphéries ». Le centre apparaît comme l’espace d’origine du mode de production dominant et en expansion, alors que la périphérie, est le siège des anciens modes de production détruits et qui n’ont laissé subsister que des éléments épars que le centre utilisera à son profit’ (Aydalot, 1985 : 144).