VI - Conclusion :’nouveau’ développement et territoire, le cas des espaces frontaliers

Le concept de développement a aujourd’hui été revisité. L’approche industrialisante a été revue de manière à tenir compte de ce qu’est la réalité de terrain dans une bonne partie de la planète. Le développement n’est plus entendu uniquement en termes économiques, mais est aussi social. Il est conçu comme devant être global et intégré, et sous-entend l’adoption de stratégies endogènes, axées sur la mise en valeur, par une population basée sur un espace donné, de ressources locales. En effet, ‘’la différenciation remarquable des processus de développement et par conséquent l’absence de processus unique valable en tout temps et en tout lieu, destiné à être suivi par tous les pays et par toutes les régions, ont ouvert une brèche dans les schémas interprétatifs : le territoire devient une variable cruciale pour expliquer les opportunités apparues dans certains espaces et régions et les contraintes liées aux processus de développement. Les conditions socioculturelles et les caractéristiques socio-économiques des régions jouent un rôle très important’’ (Garofoli, 1996 : 85). Ainsi, avoir un statut frontalier par exemple n’est pas indifférent dans le processus de développement d’une région. Les théories du développement des régions frontalières se sont traditionnellement basées, en grande partie, sur les conséquences négatives et l’effet pénalisant de la présence de la frontière. Cependant on découvre, au cours d’études empiriques, qu’il n’en est pas souvent ainsi. Il est aujourd’hui établi qu’une frontière peut représenter un atout capable d’être valorisé de manière à jouer, pour une région, un rôle moteur dans le développement économique et social. Mais, avant toute chose, le fait que l’impact du statut frontalier peut être différent suivant les régions laisse à penser que la dimension spatiale n’est pas un facteur exclusif. Aussi, nous allons tenter de voir dans le cas de l’Afrique, quels peuvent être les différents facteurs qui entrent en jeu dans la spécification des espaces frontaliers.