Les échanges du Niger dénotent une forte intégration de l’économie nigérienne à la division internationale du travail (tableau 3 et tableau 4) et sa dépendance vis-à-vis du groupe de l’ocde qui représente 84% des exportations totales et 62% des importations en 1986.
1985 | 1986 | |||
En direction de | 106 Fcfa | % | 106 Fcfa | % |
Monde | 93 901 | 100 | 91 606 | 100 |
Ocde | 74 257 | 79.1 | 77 065 | 84.1 |
Afrique Nigéria |
19 261 12 859 |
20.5 13.7 |
12 815 8 308 |
14 9.1 |
Sources : annuaire statistique du Niger, édition 1986-1987 p. 212 (cité par Djibo, 1989 : 200) |
1985 | 1986 | |||
En provenance de | 106 Fcfa | % | 106 Fcfa | % |
Monde | 154 787 | 100 | 114 535 | 100 |
OCDE | 99 180 | 64.1 | 71 002 | 62 |
Afrique Nigéria |
28 162 10 356 |
18.2 6.7 |
26 114 10 904 |
22.8 9.5 |
Source : annuaire statistique du Niger, édition 1986-1987 p. 214 (cité par Djibo, 1989 : 200) |
Les choses ont peu évolué depuis lors et en 1997 (L’état du monde, 1997), l’Union Européenne est le premier client du Niger (75% des exportations totales, avec 67% uniquement pour la France) et le premier fournisseur aussi (47% des importations). Pourtant, il convient de souligner les faits suivants :
au niveau de l’Afrique, le Nigéria est le premier partenaire commercial du Niger : 65% des exportations et 42% des importations en 1986. Cette tendance reste encore la même aujourd’hui, mais avec l’accentuation de l’Europe comme principal client, la part de l’Afrique, et notamment celle du Nigéria baisse. Ce pays ne représente plus au début des années 90 que 5,2% du total des exportations du Niger (L’Etat du monde, 1990), alors qu’il en représentait 13,7% en 1985 et 9,1% l’année suivante (tableau 3) ;
la structure des échanges Niger-Nigéria est du type classique Sud-Nord, c’est-à-dire produits primaires contre produits manufacturés. En effet, nous l’avons déjà noté, les principaux produits exportés par le Niger en direction du Nigéria sont : bétail sur pied, oignons, niébé, cuirs et peaux et natron. En revanche, le Niger importe toute une gamme de produits manufacturés, tant de fabrication locale qu’en provenance de l’extérieur. Le plus souvent, ces transactions ont pour acteurs les opérateurs relevant du secteur informel. Cependant, en réaction à la forte demande du Nigeria, le Niger (comme les autres Etats qui l’entourent) va essayer de fermer ses frontières à la sortie des produits vivriers, ceci pour éviter de trop importantes hausses de prix ou encore un prélèvement en grande quantité des produits destinés à ses propres villes ; les sociétés d’économie mixte et offices d’Etat (cités plus haut), sont alors chargés de la commercialisation de ces mêmes produits. Cette politique visant à assurer un meilleur ravitaillement des villes a cependant eu des effets contraires. ‘’En effet, les paysans réagissent violemment contre les bas prix fixés par les pouvoirs publics. Il ne peut en être autrement puisque ces produits vivriers n’ont jamais bénéficié du soutien de l’Etat, consacré aux seules cultures de rente. (...) Les paysans, tout en refusant de vendre leur récolte à l’Etat, la livrent aux commerçants qui l’évacuent vers la frontière par le circuit parallèle, l’exportation officielle étant prohibée’’ (Igué, 1985a : 341).