Il s’agit en fait de toute la zone Maradi-Djibya-Katsina, avec Kano pour pendant. L’importance des marchés de ces trois lieux dépasse le cadre de la région et tend à faire de cette zone transnationale, un pôle international avec comme point d’articulation, le marché de Djibia qui, bien qu’étant juste un village21, est un lieu qui favorise la rencontre de diverses populations venant non seulement de la région, mais aussi de tout le Niger et du Nigéria. Ce marché offre une gamme très variée de produits divers, le gros du commerce se faisant surtout avec les grandes villes que sont Maradi, Kano, Katsina ou encore Kaduna et même Lagos. Du côté nigérien, on y importe essentiellement des produits tels que le carburant, les matériaux de construction, les cigarettes, le détergent, les tissus, les postes radios... et on exporte des animaux sur pied et du niébé qui se vendent plus cher au Nigéria.
La population locale est bien sûr très présente sur les marchés et pratique assez fortement l’ensemble de la région, pour ses besoins personnels ou professionnels. Néanmoins, le plus gros des échanges est effectué par de grands commerçants, régionaux ou non, qui exploitent à grande échelle les pénuries, la différence d’industrialisation entre les deux pays, et tous les différentiels de prix qui peuvent apparaître. Ainsi, les céréales par exemple peuvent être exportées ou importées au Niger, selon le sens dans lequel la différence de prix permet un meilleur gain.
Ce sont ces éléments qui font que cet espace se distingue d’espaces du type de celui Birni Konni-Illéla.
Fondé en 1959 par des ressortissants nigériens, originaires de Maradi qui ont émigré à cause de problèmes politiques survenus à la suite d’une défaite électorale.