Il a un caractère beaucoup plus local que le précédent, du fait probablement de la taille des villes qui le compose et de la plus grande proximité de la frontière. Pour les habitants de Konni et ses alentours, aller à Illéla semble faire désormais partie de la vie quotidienne, la frontière entre les deux localités apparaissant presque comme inexistante. Les produits échangés sont : les denrées alimentaires (tableau 5), le bétail et les produits manufacturés.
Du Nigéria vers le Niger | Du Niger vers le Nigéria |
céréales (maïs, mil, sorgho, blé, niébé, riz) igname patate douce semoule de manioc fruits et légumes noix de cola huile de palme |
céréales (niébé, sorgho, mil) riz thaïlandais farine de blé importée dattes |
source : Nuhu-Koko, 1989 : 183 |
En ce qui concerne les céréales, on trouve de part et d’autre des marchés des deux localités les mêmes produits. Le jour du marché (mercredi pour Konni, dimanche pour Illéla), des commerçants vendent ou achètent indifféremment sur les deux marchés. Les produits manufacturés (tableau 6) sont par contre plus spécifiques à chaque place et traduisent la différence d’industrialisation des deux pays ainsi que le bénéfice qu’essaie de tirer la population d’opérations d’importation et de réexportation.
Du Nigéria vers | le Niger | Du Niger vers le Nigéria |
Matelas lits tôle de zinc ciment sodas détergent et savon récipients en plastique ustensiles de cuisine contre-plaqué réfrigérateurs |
Piles lampes insecticides produits agro-chimiques allumettes cigarettes pétrole/essence pièces détachées textiles cosmétiques |
riz importé farine de blé importée huile végétale importé cigarettes importées dattes raffinées sucre lait |
source : Nuhu-Koko, 1989 : 183 |
Le bétail (boeufs, moutons, chèvres, ânes et chevaux) quant à lui, est échangé uniquement dans le sens Niger vers Nigéria, et généralement acheminé de l’autre côté de la frontière par des pistes de brousse, loin des postes de douane.
Tous ces échanges sont difficilement quantifiables pour des raisons que nous avons déjà évoquées, mais aussi du fait que les jours de marché, surtout celui de Illéla, les postes frontières sont envahis par une foule impatiente composée aussi bien de commerçants que de simples habitants venant de toute la région. S’il est alors possible d’estimer les gros achats et de contrôler certains achats personnels, il est quasiment impossible de recenser ou d’estimer la totalité, compte tenu d’une insuffisance de moyens matériels aux postes frontaliers.
On a constaté cependant avant la dévaluation du Fcfa (fin des années 80-début des années 90), que les activités entre les deux localités se développaient de plus en plus, échanges de proximité à petite échelle bien sûr, mais aussi, à l’instar de Maradi mais dans une moindre proportion, à grande échelle. Des commerçants de Konni ou d’ailleurs22 font en effet du gros commerce sur cet espace Konni-Illéla et son pendant Sokoto.
Rappelons que Konni se trouve à un carrefour de routes conduisant au Nord, à l’Est et à l’Ouest du pays, et au nord du Nigéria.