La ville est très souvent définie comme une agglomération d’une certaine importance où la majorité des habitants est occupée par le commerce, l’industrie ou l’administration. Au Niger, les principaux critères de définition retenus sont les critères administratif et démographique. Ce dernier définit comme ville les agglomérations d’au moins 2 500 habitants (Motcho Kokou, 1987). Certains villages dépassant largement ce chiffre, les deux critères doivent être combinés pour définir ce qu’est une ville. Le critère administratif est alors celui de la présence d’un certain nombre d’infrastructures administratives. C’est ainsi que tous les chefs-lieux de département et d’arrondissement sont des villes. La plupart des villes nigériennes sont donc nées sous l’impulsion des pouvoirs publics. L’armature urbaine actuelle s’est néanmoins constituée en trois étapes. Pendant la période précoloniale où les villes, bien que peu nombreuses, jouaient un rôle très important comme le siège de sultanats puissants (exemple Agadez ou Zinder), ou encore comme centres commerciaux. Avec la colonisation surgissent des villes comme Niamey, Dosso... pour l’installation des centres administratifs, de points d’appui militaire, ou à des points vitaux de l’empire économique. Avec l’indépendance, les nécessités économiques et administratives entraînent la création ex-nihilo de villes comme Diffa et Arlit (la ville de l’uranium) qui viennent étoffer le réseau urbain. C’est à cette période que le pays connaît une importante urbanisation. Elle résulte d’une explosion démographique dans ces dernières décennies, et d’un processus migratoire sans précédent. Entre 1960 et 1980, la population urbaine passe de 3% à 9% de la population totale (Motcho Kokou, 1987). Lors du recensement de 1988, une personne sur dix vivait en ville. Ainsi, malgré une accélération du phénomène, le taux d’urbanisation reste encore faible par rapport aux autres pays d’Afrique, mais la structure urbaine est relativement identique avec une prééminence de la ville capitale. Niamey, première ville, regroupe en effet plus de 600 000 habitants aujourd’hui, soit près de la moitié des citadins du pays. Les autres grandes villes (Maradi, Zinder) abritent au plus un tiers de la population de la capitale. C’est dans cette hiérarchie urbaine que s’insère Konni, ville moyenne et septième centre urbain sur les 39 que compte le Niger. Ce rang tient compte de sa population et de la présence des principales administrations de l’Etat (ministères, offices publiques) et des principaux services publics (écoles, poste, hôpital et centres médicaux...) - à l’exception du transport. La ville est néanmoins le résultat d’une urbanisation précoloniale.