1.2 La desserte de la ville et le système de transport urbain

Konni est le carrefour des routes Est-Ouest, Nord et Sud (carte 6) et plusieurs lignes de transport routier s’y côtoient, dans un nombre impressionnant de gares pour une ville moyenne (près d’une dizaine).

Il y a les lignes qui relient exclusivement la ville à son arrière-pays immédiat. Elles sont desservies toute l’année par un service de transport par taxi-moto, et de manière discontinue par des taxis de brousse (encore appelés voitures de marché). Ces derniers, pour la plupart, ne fonctionnent pas plus de 2 jours par semaine (le mercredi, jour du marché de Konni et le dimanche, jour de marché de Illéla), et seulement pendant la saison sèche25, car pendant les 3 mois que dure la saison des pluies, les routes, ou plus exactement les pistes, deviennent impraticables. La demande de transport baisse également, car les paysans sont occupés aux travaux des champs.

Hormis ces lignes de proximité, il y a les lignes nationales qui relient Konni aux grandes villes. Elles drainent également les populations de l’arrière-pays moins immédiat, de même que celles des autres villes qui se trouvent sur les itinéraires. Il y a la ligne Niamey-Konni (420 km), la ligne Tahoua-Konni (150 km) qui est à ce niveau la plus fréquentée, et la ligne Maradi-Konni (260 km).

On trouve à côté de ces lignes nationales, une internationale, Konni-Illéla (5 km), qui est de loin celle qui mobilise le plus de monde, véhicules comme passagers. Illéla est considérée comme une destination en soi, mais aussi comme un lieu de correspondance pour se rendre dans d’autres régions du Nigéria.

En dehors des taxis-motos, les véhicules qui desservent la ville sont des véhicules de 8, 10, 15 ou 17 places assises.

En ce qui concerne l’urbain, à Konni comme dans les autres villes (en dehors de Niamey), la puissance publique n’intervient pas. L’offre de transport collectif repose exclusivement sur le secteur privé et sur l’initiative individuelle. La taille du réseau routier interne n’a pas évolué à la même vitesse que la ville ; sa faiblesse n’a donc pas permis le développement d’un système classique de taxis, comme c’est le cas dans les ’grandes’ villes nigériennes (chefs-lieux de départements qualifiés de grandes villes, quelle que soit leur taille), mêmes les moins peuplées que Konni. Cependant, la proximité du Nigéria à entraîné l’apparition d’un mode qui y existait et qui s’est implanté et développé considérablement à Konni : le taxi-moto ou kabu-kabu. Le parc est actuellement d’environ 400 véhicules, possédés par de petits investisseurs de la ville, mais aussi par quelques gros commerçants. C’est un système en place depuis 1984, exploité par les propriétaires eux-mêmes, ou par des employés. Ce système, nous l’avons souligné et nous y reviendrons plus en détail dans le prochain chapitre, n’est pas exclusivement urbain et couvre jusqu’à 15 km autour de Konni, côté Niger mais aussi Nigéria.

Après ce descriptif rapide du site de l’étude, nous allons maintenant, avant l’analyse à proprement parler, essayer de décrire à travers ses caractéristiques socio-économiques, la population enquêtée.

Notes
25.

Approximativement d’octobre à juin.