53% seulement de l’échantillon fait, ou a un jour fait des études, en français pour moitié et par enseignement islamique - ou plus rarement franco-arabe - pour l’autre moitié. La scolarisation est principalement primaire et fortement masculine : le taux de scolarisation pour les femmes est de 39% seulement contre 61% pour les hommes. Lorsque l’on considère les individus selon leur position dans le ménage (tableau 20), on constate sans surprise, que les enfants sont les plus instruits. Ils sont en effet, seulement 22% à ne connaître - ou n’avoir connu - aucune forme d’enseignement. La nouvelle génération est donc assez bien scolarisée si l’on compare au taux national : 13%30 seulement des moins de 18 ans sont scolarisés au Niger (L’état du Monde, 1997).
Position dans le ménage | Sans études | Primaire | Secon-daire | Supérieur | Enseignement public ou privé en français | Enseignement islamique |
Chefs de ménage | 44 | 44 | 9 | 3 | 36 | 64 |
Epouses | 64 | 32 | 4 | - | 33 | 67 |
Enfants > ; 13 ans | 22 | 49 | 29 | - | 61 | 39 |
Autres parents | 54 | 35 | 11 | - | 57 | 43 |
Autres | 45 | 28 | 27 | - | 58 | 42 |
Total | 47 | 39 | 13 | 1 | 48 | 52 |
*Et dans une faible mesure franco-arabe |
A Konni, les épouses sont les moins scolarisées et celles qui le sont, le sont majoritairement en arabe. C’est également le mode de scolarisation privilégié des chefs de ménage scolarisés.
Cette forte présence de l’enseignement coranique est lié au fait que l’islam est la religion dominante (99% de la population de Konni est musulmane). De plus, sur une grande partie de la bande frontalière Niger-Nigéria, l’islam et sa pratique ont longtemps été - et sont aujourd’hui encore - un ciment à l’appartenance à l’ethnie haoussa des populations voisines. Aujourd’hui, même si la population de la ville n’est plus seulement originaire de Konni, il y a quand même 82% de Haoussas ; les autres citadins se répartissent à parts égales entre les trois autres principales ethnies nigériennes : les Djermas, les Peuls et les Touareg. Trois-quarts de ces populations non-Haoussas ne sont pas nés à Konni. D’ailleurs, de manière générale, un résident de Konni sur trois n’y est pas né. La possibilité d’exercer une activité professionnelle est le principal moteur de cette migration, nous y reviendrons plus en détail au chapitre 4.
Taux de scolarisation en français.