2.4.2 L’activité secondaire

Elle concerne à Konni près d’un individu de plus de 13 ans sur 4. De manière générale, trois actifs sur dix ont une activité supplémentaire, mais nous l’avions vu plus haut (Tableau ), c’est un phénomène qui touche aussi certaines personnes se déclarant inactives. Deux hommes inactifs sur cinq, principalement des scolaires et des personnes se déclarant chômeurs, travaillent. L’activité secondaire est presque exclusivement exercée par des hommes (tableau 26) : plus de 9 personnes sur 10 sont de sexe masculin.

Tableau 26 : Situation professionnelle principale des femmes et des hommes à activité secondaire
Effectif %
F H Ensemble F H Ensemble
Actifs 16 166 182 9 91 100
Inactifs 3 43 46 7 93 100
Total 19 209 228 8 92 100

Pour l’activité secondaire, le secteur privilégié est l’agriculture (tableau 27), loin devant le commerce et les services. Les autres secteurs sont pratiquement inexistants.

Tableau 27 : Secteur de l’activité secondaire
Secteur Effectif %
Agriculture 149 65
Commerce 43 19
Services 20 9
Artisanat 10 4
Transport 6 3
Total 228 100

En fait, les actifs ayant pour activité principale l’agriculture en profitent pour exercer une deuxième activité dans un autre secteur afin de disposer d’un revenu monétaire, tandis que les non-agriculteurs en profitent pour produire en activité secondaire des biens qu’ils destineront à leur propre consommation. Trois quarts des personnes pratiquant l’agriculture comme deuxième activité secondaire ont déclaré un revenu nul (tableau 28). Dans l’ensemble des autres activités, le revenu est connu et non nul, ou dans un quart des cas, méconnu (non déclaré).

Tableau 28 : Part des individus ne déclarant pas de revenu sur l’activité secondaire
Secteur
Information sur revenu
Agriculture
Eff.

%
Autres
Eff.

%
Ensemble
Eff.

%
Revenu nul 111 74 1 2 112 49
Revenu non déclaré 9 6 20 25 29 13
Revenu connu et non nul 29 20 58 73 87 38
Total 149 100 79 100 228 100

Pour ceux qui ont déclaré un revenu non nul, on peut noter une différence selon le genre (tableau 29). Les femmes, qui ont d’ailleurs pratiquement toutes déclarées un revenu, gagnent presque 6 fois moins que les hommes.

Tableau 29 : Revenu monétaire déclaré de l’activité secondaire selon le sexe
Sexe Revenu moyen (Fcfa) Effectif
Femmes 6 000 17
Hommes 35 000 70
Total 30 000 87

Cette situation est en partie due à leur secteur privilégié, les femmes étant plutôt commerçantes en activité secondaire aussi (61%). Or ce n’est pas le secteur qui rapporte le plus car il s’agit souvent de petits commerces, et l’agriculture (pratiquée par 69% des hommes) le devance largement (tableau 30) lorsqu’elle est pratiquée dans un but lucratif et non plus seulement d’autoconsommation.

Tableau 30 : Revenu monétaire déclaré de l’activité secondaire selon le secteur
Secteur de l’activité
secondaire
Moyenne des revenus non nuls (Fcfa) Effectif
Agriculture 44 000 29
Commerce 25 000 33
Autres 18 000 25
Total 30 000 87

Notons enfin que les activités majoritairement pratiquées à Konni, le commerce indépendant, l’agriculture de consommation, les services, nécessitent un certain approvisionnement en biens et matériels. Parmi les actifs, 7 sur 10 doivent en effet régulièrement se préoccuper de l’approvisionnement, qu’ils font aussi bien à Konni (85% d’entre eux) que hors de Konni (54%) ; dans ce dernier cas, la destination privilégiée est le Nigéria. Il en est de même pour les achats relatifs à la vie de tous les jours.

Il va donc y avoir à Konni et autour de Konni, des mouvements de population plus ou moins fluctuants, plus ou moins stables. Les individus vont s’y installer pour vivre et travailler, ils vont pratiquer l’espace pour leur vie quotidienne et professionnelle, ou il vont simplement, de passage, s’y arrêter momentanément. Ce sont ces flux et cette dynamique que nous allons étudier plus en détail dans les prochains chapitres.

Flux de personnes d’abord dans le chapitre 4 à travers les migrations résidentielles (qui nous permettrons d’établir la capacité du pôle régional qu’est Konni), les migrations temporaires (pour établir l’attractivité du pôle), et les mouvements quotidiens des citadins. Ces derniers seront appréhendés par le biais des espaces de la vie quotidienne : espace de la vie professionnelle, espace de la vie domestique et espace de la vie sociale. La portée et la pratique de ces espaces nous permettront de mettre en évidence une dynamique urbaine, un espace de vie qui articule l’espace urbain et l’espace régional.

Nous analyserons ensuite dans le chapitre 5 une dynamique plutôt économique à travers des échanges identifiés, leur portée spatiale et les activités (commerce, change et transport) qui les sous-tendent.