Ils représentent un peu plus de la moitié des personnes de plus de 13 ans à Konni (Tableau ). Les moins sédentaires sont les chefs de ménage : seuls 2 sur 5 n’ont connu aucune migration au cours de leur vie.
Les chefs sédentaires sont presque exclusivement des hommes, des Haoussas, et ils ont en moyenne une cinquantaine d’années. Malgré un très faible taux de scolarisation en français (tableau 33), ce sont, parmi les chefs de ménage, les plus actifs. Leur présence dans la ville de manière continue leur a permis d’acquérir une situation professionnelle principale, doublée, pour les deux tiers d’entre eux, d’une activité secondaire. Il s’agit néanmoins d’activités davantage informelles et/ou agricoles que les autres. Ce fort taux d’activité traduit donc moins une réussite économique qu’une maîtrise de l’espace dans lequel ils vivent et des opportunités qu’il peut offrir.
Sédentaires | Migrants | Immigrants | Ensemble | |
Moyenne d’âge (ans) | 50 | 50 | 47 | 49 |
% d’hommes | 94 | 95 | 91 | 93 |
% de Haoussas | 94 | 97 | 53 | 80 |
% de scolarisés en français | 12 | 21 | 28 | 20 |
% d’activité principale | 98 | 81 | 83 | 88 |
% d’activité secondaire | 66 | 62 | 42 | 57 |
Revenu moyen* (Fcfa) | 27 500 | 42 500 | 34 000 | 33 600 |
*calculé sur 77% des chefs, ceux ayant indiqué leur revenu |
Cette profonde insertion dans la ville se manifeste également à travers le mariage : une grande majorité (72%) a épousé en première noce une femme native de Konni. Ils vivent donc là, travaillent là et leur progéniture en fait autant. En effet, près de 9 enfants sur 10 de ces chefs sont également des sédentaires. Ainsi, seulement 15% des résidents des ménages où le chef est sédentaire, n’en sont pas(graphe 11). Il s’agit dans ce cas en très grande majorité des autres adultes des ménages, épouses non natives ou natives parties, et enfants âgés de moins de 30 ans, partis pour étudier ou travailler, et aujourd’hui revenus.
Il est très probable que le chef sédentaire ait aussi des enfants habitant à l’extérieur de la ville, que nous n’avons pas recensés car ne faisant plus partie du ménage. On peut néanmoins supposer qu’une majeure partie de ceux-là se retrouve parmi les personnes qui, au moins une fois dans l’année, rendent visite aux ménages enquêtés. Seulement moins d’un chef sédentaire sur 10 reçoit dans l’année la (ou les) visite(s) de personnes (en moyenne une), membres de sa descendance directe. Les sédentaires semblent donc avoir une progéniture assez peu migrante. Il n’en demeure pas moins pourtant que leurs ménages sont fortement accueillant (76%), et hébergeant (50%). Ils ne se démarquent néanmoins pas à ce niveau de la pratique moyenne en ville, si ce n’est par l’origine des personnes qu’ils hébergent ou qu’ils accueillent (graphe 12). En effet, hormis les individus presque exclusivement sédentaires hébergés par les chefs du même type, ces derniers accueillent une très grande majorité de visiteurs régionaux, servant ainsi de relais aux populations de l’arrière-pays.