1.1.2 Les autres sédentaires

Il s’agit pour un tiers de jeunes, et pour deux tiers d’autres adultes. Les jeunes constituent la catégorie la plus sédentaire avec 60% de non-migrants en leur sein. Ce sont principalement des enfants du chef, dont la sédentarité s’explique d’une part par leur jeunesse (les filles ont en moyenne 15 ans, les garçons 17 ans), et d’autre part, par le fait que leurs parents habitent Konni et sont bien souvent non-migrants eux-mêmes. Les autres adultes sont quant à eux, en majorité (60%), des épouses de chefs originaires de Konni, ayant ou non migré, et des ’autres parents’.

Sur l’ensemble du territoire national, les personnes enquêtées sur leur lieu de résidence n’ayant connu aucune migration représentaient en 1993 (cerpod, 1995) 46% de la population de plus de 14 ans. A Konni, près de 9 personnes sur 10 qui y sont nées ne sont pas allées s’installer ailleurs. On peut donc dire que la ville retient ses habitants bien plus que la moyenne, mais dans un pays à grande dominante rurale, ces chiffres ne sont pas immédiatement comparables. Cependant, lorsque l’on compare Konni à Niamey, en prenant comme population de référence les chefs, composante à propension migratoire la plus élevée, on se rend compte que les taux sont relativement proches. En effet, dans la capitale, 70% des chefs natifs (données de l’enquête-Niamey) n’ont réalisé aucune migration, ils sont 62% à Konni. Cela présuppose dès lors, pour ce centre urbain secondaire, un certain pouvoir stabilisateur. Une part de la population, partie de façon plus définitive, ne pourra être évaluée que de manière très partielle (et cela à cause de la méthodologie adoptée, comme nous venons de le signaler concernant les enfants des chefs), mais nombreux aussi sont ceux qui reviennent. Dans leur cas, nous allons tenter d’appréhender ce qui motive leur départ mais aussi leur retour, ainsi que les destinations de leur exode.