A Konni, moins d’un habitant sur dix de plus de 13 ans, hors chefs, est migrant. Les adultes représentent 72% de cette population et les jeunes, 28%. Il s’agit majoritairement (82%), d’épouses et d’enfants jeunes, ayant respectivement un conjoint ou un père migrant ou immigrant. Dans ce cas, c’est le motif familial qui est invoqué pour le départ. D’autres motifs, scolaires ou professionnels, sont également invoqués par les enfants adultes du chef. De ce fait, seuls 12% des migrants ne sont pas revenus à Konni en suivant leur chef de ménage, ni pour l’y rejoindre. Le parcours est donc assez proche de celui des chefs.
En règle générale, les migrants sont des hommes (à 67%). Les femmes ne partent pas ’tenter l’aventure’ ailleurs. En effet, au cours de leur éducation et pour des motifs culturels, les différences entre les genres s’affirment et les femmes sont alors fortement encouragées à rester dans le foyer, tandis que les hommes sont autorisés à partir. Ainsi, dans notre échantillon, seules 5% des femmes migrantes sont parties pour des motifs autres que familiaux. La portée de la migration des migrants est plus nationale et internationale que régionale : les Konnawas ne restent pas trop près de la ville natale. Ils partent pour motifs professionnels et familiaux, et reviennent pratiquement pour les mêmes raisons.