1.3.2 Les autres immigrants

Un tiers des habitants de Konni de plus de 13 ans, hors chefs, sont des immigrants. Les adultes représentent près des trois-quarts de cette population.

Ce sont d’abord, et majoritairement, des femmes mariées à des migrants venus ou revenus s’installer à Konni (seule une sur dix a épousé un sédentaire), les familles s’étant constituées en grande partie, hors de Konni, avec la naissance des enfants et l’intégration d’autres parents. Ainsi, pratiquement 9 immigrants sur 10 qui ne sont pas chefs de ménage, sont arrivés à Konni en suivant celui-ci ou pour le rejoindre (tableau 44).

Tableau 44 : Motif de venue à Konni
Autres adultes (%) Jeunes (%) Ensemble (%)
Suivre-rejoindre conjoint/ changement de situation familiale 72 0 52
Suivre-rejoindre parents ou famille 21 76 37
Etudes/formation 1 14 5
Exercer une activité 4 10 6
Autres 2 0 0
Total 100 100 100

Il y a ensuite, et dans une bien moindre mesure, des personnes qui n’ont pas de liens particuliers avec le chef de ménage (elles sont en majorité immigrants). Des hommes ou des femmes, venus à Konni pour travailler, et la famille qui les héberge, le plus souvent, les emploie également comme domestique. L’autre partie est venue pour étudier.

Il faut néanmoins noter, à ce sujet, l’effet que peut avoir l’importance de la religion dans les zones de la frontière nigéro-nigériane sur l’incitation à s’y installer. En 1993, Grégoire et Labazée, en étudiant la ville de Maradi, font référence aux groupes de commerçants musulmans qu’elle abrite et qui, du fait de leur richesse, prennent en charge des marabouts (et des écoles coraniques) auxquels des parents de la Région confient alors leurs enfants. Ce sont des pratiques qui existent également à Konni, et les jeunes (parents ou non du chef), qui déclarent venir pour étude, suivent bien souvent un enseignement coranique.