1.4 Konni, une ville stabilisatrice

Ce que l’on peut dire de Konni, c’est qu’elle n’est pas coupée du reste du pays. Il ne s’agit pas d’une entité repliée sur elle-même. Pour se développer et s’agrandir :

On peut alors estimer l’aire d’attractivité de la ville à travers le parcours migratoire des chefs de ménage (graphe 13).

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Graphe 13 : Aire d’attractivité migratoire des chefs de ménage

Lecture du graphique :

Exemple : 59% des migrants ont séjourné à Niamey, et 4% des immigrants y sont nés

Ainsi, la ville de Konni connaît un développement démographique constant, et pas forcément au détriment de sa Région par un système de ’vase communicant’. Si l’on prend l’exemple de l’arrondissement dans son ensemble, unité spatiale pour laquelle nous disposons de statistiques, on se rend compte qu’il connaît une croissance démographique importante, avec un taux de 3,5% l’an (recensement, 1988 [3]), soit la croissance la plus forte du département de Tahoua. Cela n’est pas dû de manière importante à des migrations internes au département convergeant vers l’arrondissement de Konni, car en 1988 le solde migratoire interne n’était que légèrement positif en faveur de l’arrondissement de Konni. La croissance que connaît l’arrondissement est plus largement due aux migrations externes : 25% des immigrants du département sont localisés dans le seul arrondissement de Konni, en milieu rural et en ville.

Ainsi s’il est vrai que souvent, ’jusqu’à un certain seuil, la ville ponctionne les milieux ruraux pour assurer sa croissance’ (Courade, 1985 : 74), il semble que pour le développement démographique du pôle urbain de Konni, les zones proches ne sont pas vidées de leurs habitants, la ponction se faisant plus loin. Aujourd’hui les natifs de l’arrondissement représentent 20% des immigrants de la ville, ils ne constituent finalement que 7% de l’ensemble des citadins et 0,8% de la population de l’arrondissement. De plus, la population est relativement stable et il semble qu’une forte proportion de natifs qui partent reviennent à Konni. En outre, leur une durée de migration est plus courte que celle observée chez les immigrants.

Après cette analyse de l’aspect stabilisateur de la ville à travers une logique de localisation résidentielle, de migration et de retour, nous tenterons maintenant d’appréhender Konni sous l’angle de son attractivité au quotidien. Nous le ferons par le biais des flux que nous qualifions de temporaires du fait de leur caractère passager et, dans une bonne mesure, pendulaire.