La mobilité des habitants de Konni est, de manière globale, relativement élevée. Le niveau relevé auprès des plus de 13 ans est de 3,9 déplacements par jour au cours de l’enquête-ménage (encadré1), il était de 4,4 à Niamey en 1996 (Diaz Olvera, Plat, Pochet, 1999).
L’enquête s’étant étalée du mercredi 12 mai 1997 au dimanche 23 mai 1997, la mobilité recueillie des individus est celle allant du mardi 11 au samedi 22. Cette période englobe pratiquement deux week-end et peut dans ce cas induire un biais dans les résultats. Nous avons donc tenu à tester un sous-échantillon enquêté sur une semaine-type (du mercredi au mardi par exemple), de manière à le comparer à l’échantillon total. Il en résulte une mobilité quotidienne moyenne de 3,84 pour les premiers et 3,91 pour les seconds, soit une différence de 2%. Cette différence n’excède jamais 6% même lorsque l’on regarde dans le détail les diverses facettes de la mobilité des individus (urbaine ou non urbaine, interne au quartier ou externe, professionnelle ou non...). Nous estimons qu’une différence maximale de 6% ou encore de 0,08 déplacement n’est pas assez significative pour justifier de l’abandon d’une partie de l’échantillon total. Partie non négligeable car, si l’on ne retient qu’un sous-échantillon d’individus enquêtés sur une semaine classique, il en résulterait la mise à l’écart d’un tiers des individus enquêtés. Nous avons alors retenu l’ensemble de la population. Nous aurions pu affecter des coefficients de pondération aux individus, de manière à obtenir des déplacements courant sur 2 semaines ; mais cela ne nous apportait pas non plus beaucoup en termes d’informations. |
Cette valeur est fortement dépendante des caractéristiques socio-économiques des individus. En effet, de façon générale, les hommes se déplacent plus que les femmes, les chefs de ménage plus que les autres membres, les jeunes plus que les autres adultes (graphe 14)
L’écart important qui existe entre la mobilité globale des hommes (5,6) et celle des femmes (2,3) est en partie lié au fait que nombre de ces dernières (36%) n’ont effectué aucun déplacement la veille du jour où elles ont été enquêtées, alors que les hommes ne sont que 4% dans ce cas. Celles qui se sont déplacées ont une mobilité moyenne de 3,8 déplacements. Les autres femmes étant presque exclusivement non-célibataires, on peut invoquer ici des motifs religieux dans un pays très fortement pratiquant et dans une région où la coutume du cloître existe encore. Ainsi, les deux-tiers des femmes qui ont fourni une explication à leur absence de mobilité parlent de raisons religieuses. Cependant, si 4 femmes sur 10 n’ayant pas eu de déplacement se déclarent ménagères, 5 sur 10 font également état d’une activité professionnelle. Mais celle-ci est alors essentiellement localisée dans le domicile même, renforçant ainsi l’inertie que peuvent provoquer les contraintes ménagères.
Il existe de manière générale un effet d’activité sur le niveau de mobilité. Les actifs se déplacent en effet plus que les inactifs, de plus d’un déplacement par jour en moyenne (4,3 contre 3,1). Mais ce phénomène est en majeure partie dû à un effet-sexe, les femmes, population peu mobile, représentant les quatre cinquièmes des inactifs.
En raison des différents facteurs que nous venons d’évoquer, la mobilité moyenne varie de 2,0 pour les femmes adultes inactives (autres que les chefs), à 6,4 pour les hommes chefs et actifs. Ces déplacements s’inscrivent, selon la raison qui les motive, dans un espace particulier.