3.3.1 La sociabilité urbaine

En ce qui concerne la sociabilité dans la ville, le niveau et la portée spatiale des déplacements ne sont pas indifférents au genre (graphe 18). Néanmoins, c’est dans la sociabilité que le comportement entre les hommes et les femmes se rejoint le plus. En effet, le nombre de déplacements féminins n’est ici que de 55% inférieur à celui des hommes (il l’est de 143% sur la mobilité totale), et la répartition spatiale est presque équivalente. Au total, la moitié des déplacements se font à l’extérieur du quartier d’habitation (49% pour les hommes, 56% pour les femmes).

message URL GRAPH18.gif
Graphe 18 : Mobilité de sociabilité Hommes/Femmes

L’espace que les individus fréquentent est directement lié à la localisation du réseau de sociabilité dans la ville (tableau 56), ainsi qu’à sa structure.

Tableau 56 : Taille* du réseau social et localisation dans la ville
Taille du réseau43 3,7
Même quartier que vous 42%
Autre quartier 58%
* Nombre de personnes (parents, amis...) que l’enquêté déclare rencontrer régulièrement (hormis les collègues sur le lieu de travail).

Ainsi, deux personnes sur cinq que les Konnawas déclarent fréquenter régulièrement habitent un seul quartier de la ville : le leur. Il existe donc une importante sociabilité de proximité, mais le lien qui unit les personnes qui se côtoient peut introduire certaines contraintes, comme par exemple celle de réciprocité des visites entre les personnes d’âge équivalent (amis et collatéraux) qui constituent la majorité du réseau (graphe 19). Aux ascendants, on va plutôt rendre visite, tandis que l’on reçoit celle des descendants.

message URL GRAPH19.gif
Graphe 19 : Structure du réseau de sociabilité

Les lieux de rencontre seront alors, selon les cas, indifféremment chez l’un ou chez l’autre (ou encore ailleurs dans la ville), au domicile de la personne fréquentée ou chez soi (graphe 20).

Graphe 20 : Les lieux de rencontre
Lieu de rencontre %
Chez l’un ou l’autre 39
Chez la personne 37
Chez vous 19
Dans le quartier 3
Ailleurs 3
100%

Selon le moment du cycle de vie où se situent les individus, les comportements diffèrent, ils évoluent. Avec l’âge, on se rencontre de plus en plus chez soi et de moins en moins chez l’autre (ceci est lié à la visite des descendants). Il y a un maintien et même un renforcement de l’usage de deux localisations - chez l’un ou l’autre - (lié à une forte présence dans le réseau de personnes relativement du même âge : amis et collatéraux). On assiste également a une baisse des lieux de rencontre hors d’un domicile ou de son quartier, baisse relative au fait que la sociabilité de loisir qui s’y pratique normalement disparaît ou évolue.

Si avec l’âge la portée spatiale de la sociabilité se réduit, il en est de même pour son niveau. Ce phénomène s’explique bien sûr par l’évolution de la structure du réseau, mais aussi par le fait que l’effort de sociabilité dans le quartier doit être fait par les plus jeunes qui sont bien souvent les plus récemment arrivés dans le but de leur insertion dans la vie sociale. La notion d’âge et ’d’ancienneté’ des individus semble influencer la vie dans le quartier, les relations avec ses voisins apparaissent plus nettement et la taille du réseau social croît.

En ce qui concerne la mobilité urbaine, on peut parler d’un usage important du quartier d’habitation. Le reste de la ville reste néanmoins bien présent car il abrite un grande partie du réseau des individus (58%), et accueille a ce titre la moitié de leurs déplacements de sociabilité. Néanmoins, on voit moins fréquemment les personnes qui y habitent (une fois par semaine pour une majorité), que les personnes localisées dans le même quartier (plusieurs fois par semaine).

Notes
43.

Notons qu’il peut y avoir un biais ici du fait qu’il est demandé aux individus de répertorier les personnes qu’ils rencontrent ’régulièrement’, les fréquences étant proposées a posteriori. Pour certains, ’régulièrement’ a pu être compris ’fréquemment’ ; dans ce cas, ne seront citées que les personnes rencontrées de manière assez fréquente. Pour d’autres, ’régulièrement’ peut être entendu de façon plus large et les personnes citées seront celles que l’on voit selon une fréquence pouvant aller de plusieurs fois par semaine à seulement une fois par an. Il a aussi été spécifié que le ’réseau social’ ne comprenait pas les personnes que l’on fréquente uniquement sur le lieu de travail.