Chapitre 5 : Des activités dans la ville : dynamique économique

L’activité économique concerne au Niger, en milieu urbain, environ 1 individu de plus de 14 ans sur 2 (RGP 1988 - Caractéristiques économiques) ; pour la ville de Konni, ce taux est de 64% en 1997, et de 66% pour notre échantillon composé de personnes de plus de 13 ans. Une grande majorité de ces actifs (93%) a déclaré exercer au moins une activité professionnelle. Les autres (7%) se sont décrits comme des inactifs, retraités ou scolaires, exerçant une activité secondaire. L’activité professionnelle ainsi décrite par des taux moyens cache une grande disparité entre les sexes. En effet, sur l’ensemble du territoire nigérien en 1988, 8 hommes sur 10 en âge de travailler étaient actifs, alors que ce n’était le cas que de 2 femmes sur 10. Cet écart s’est certainement réduit en 10 ans, mais il reste encore important. Aujourd’hui, même à Niamey, 63% des femmes et 23% des hommes sont inactifs44 (enquête Niamey, 1996). A Konni, ces taux sont respectivement de 49% et 18%.

Les secteurs d’activité privilégiés y sont le commerce, exercé en tant qu’activité principale par près de la moitié des actifs, et l’agriculture pratiquée par un quart d’entre eux (tableau 63). Cette tendance est intermédiaire entre deux réalités fortes : il y a d’une part la réalité nationale, avec près de 80% d’activités agricoles et moins de 10% d’activités commerciales, due à la faible urbanisation (15% de la population totale habitent en milieu urbain) ; il y a d’autre part, la réalité de la grande ville, symbolisée par excellence par la capitale, avec un tiers de commerce et un quart de secteur public, l’agriculture concernant alors, moins d’un individu sur 20.

Tableau 63 : Poids des différents secteurs de l’activité économique à Konni
Activité principale Activité secondaire
Secteurs Effectifs % Effectifs %
Commerce 288 47 43 19
Agriculture 159 26 149 65
Service 59 10 20 9
Artisanat 48 8 10 4
Transport 33 5 6 3
Secteur public 23 4 0 0
Total 610 100 228 100

A Konni, activités principale et secondaire réunies, le commerce est globalement la première activité de la ville. Il est source de revenus monétaires, contrairement à l’agriculture qui est plutôt autoconsommée. Nous nous proposons donc d’étudier le commerce par une approche assez globale, en analysant dans un premier temps les différentes pratiques en présence. Dans un second et troisième temps, nous étudierons des secteurs qui sont directement liés au développement du commerce dans cet environnement frontalier : le change et le transport. Cela nous permettra d’appréhender la majeure partie des activités rémunératrices de la ville de Konni. Nous le ferons d’abord par le biais des données de l’enquête-ménages que nous illustrerons de manière qualitative par les entretiens individuels des acteurs des divers secteurs.

Notes
44.

Dans la population potentiellement active nous avons ôté les scolaires pour pouvoir faire une comparaison Niamey-Konni, car plus importants en proportion à Niamey, ils font automatiquement baisser les taux d’activité par rapport à Konni.