38% des personnes qui pratiquent le moyen commerce sont des femmes. Elles sont adultes ou âgées, épouses ou autres parents du chef, appartenant, plus que leurs homologues masculins, à des ménages élargis et accueillant.
Comme pour le petit commerce, elles travaillent essentiellement à domicile (61%) et dans le quartier d’habitation (26%). Ce sont les produits qu’elles vendent, aussi bien vivres que produits frais, vêtements que produits à usage domestique, qui leur assurent un revenu plutôt confortable. Ce revenu est cependant plus nécessaire à leur ménage qu’il ne l’était pour les petites commerçantes. En effet, leurs ménages sont plus grands que ceux de leurs congénères à l’activité plus modeste (11 individus au lieu de 10) et totalisent moins d’actifs (les trois-quarts au lieu des quatre cinquièmes des individus de plus de 13 ans y sont actifs). Elles s’investissent donc plus fortement en proposant des articles plus rentables et en se fournissant là où c’est le moins cher. Les lieux d’approvisionnement se situent ainsi dans toute la région et seules 9% d’entre elles se fournissent uniquement à Konni et 22% uniquement à Illéla. Elles sont à ce propos relativement mobiles (même si toujours moins que les hommes dans la même situation), et près de 2 sur 5 font personnellement le déplacement pour les achats relatifs à leur activité professionnelle. Cette activité n’est d’ailleurs pas, pour une majorité de natives ancrées, la première. Elles ont exercé d’autres types de commerce ou encore de la restauration dont l’activité présente semble être une évolution positive. Quant aux non natives ou natives parties, la plupart n’a jamais travaillé avant de venir (ou de revenir) à Konni. Le fait qu’il y ait une forte propension des femmes pour le commerce à Konni n’est donc pas forcément liée à une tradition de pratique de cette activité, mais à la présence d’opportunités que tous les résidents, originaires ou non, peuvent saisir.
Le moyen commerce est une activité qui concerne Konni et sa région aussi bien à travers l’origine des individus qui la pratiquent, qu’à travers les personnes qui en bénéficient et les lieux qu’il est nécessaire de fréquenter pour sa bonne marche. C’est la première activité de l’homme commerçant, près de deux sur cinq, contre seulement une commerçante sur dix.