En dehors de l’envergure, c’est principalement le mode de fonctionnement qui les différencie des autres : des lieux d’approvisionnement plus divers (il faut chercher chaque type d’articles là où il est le moins cher), plus éloignés (Konni et sa région, mais aussi plus souvent Niamey, Tahoua, Kano...). Pour certains gros commerçants, c’est la logique de marché qui préside à l’approvisionnement.
‘Quand je vais m’approvisionner, je vais directement au marché et j’achète auprès de celui qui me fait le meilleur prix : je n’ai pas un fournisseur particulier.’Mais même là, un autre facteur peut intervenir.
‘Je négocie les prix et j’arrive à avoir des réductions car même si nous n’achetons pas toujours chez une seule personne, les commerçants nous voient souvent et savent que nous revenons régulièrement.’Pour d’autres, il s’agit très clairement d’une logique de réseau.
‘A Niamey j’ai des amis grossistes au marché chez lesquels je fais toujours mes achats : ce sont des fournisseurs de longue date qui sont devenus des amis. Ils nous font un meilleur prix que celui du marché.’Dans tous les cas, l’achat se fait au comptant car du fait des distances à parcourir, la fréquence d’approvisionnement est relativement faible ; elle est de l’ordre de 1 à 2 fois tous les deux mois pour Niamey, et de 1 à 2 fois par mois pour les autres lieux, plus proches. Ceci rendrait la durée du crédit trop longue dans ce secteur où il est en général assez court. Néanmoins à l’inverse, la pratique du crédit existe entre le commerçant et ses clients. Ainsi, il arrive de vendre à crédit
‘(...) à des particuliers comme à des commerçants. Ces derniers nous remboursent dès qu’ils ont vendu car en général il s’agit d’un article qu’on vient leur acheter et qu’ils n’ont pas, alors ils viennent vite le chercher auprès de nous. Quant aux particuliers ils nous payent quand ils peuvent. Nous ne donnons jamais de délai de paiement mais comme nous ne vendons à crédit qu’à nos habitués, en général nous sommes sûrs de les revoir.’Les principaux clients qui ne sont pas forcément des habitants de la ville, sont :
‘(...) des fonctionnaires de Konni, mais aussi les gens de passage et ceux des villages alentours, (ainsi que) les tabliers qui vendent sur le bord de la route. Nous leur faisons des prix particuliers pour qu’ils puissent aussi avoir quelque bénéfice : ce que nous vendons par exemple à 1000 Fcfa, nous le leur cédons à 850 Fcfa.’En dehors de ce commerce, apparemment premier maillon de la chaîne gros commerce/moyen commerce/petit commerce, il existe à Konni comme nous l’avons évoqué plus haut, d’autres types de gros commerces. Ce sont en général ceux-là qui sont les plus importants de la ville.