Exercer l’activité de kabu-kabu, c’est tout d’abord se procurer une moto. Celle-ci est achetée soit par le conducteur lui-même, soit par une autre personne qui souhaite la donner en location. Les motos, de grosses cylindrées il y a encore quelques années, ont laissé la place à des 50 cm3 plus modestes, depuis que le phénomène s’est banalisé. Elles sont achetées au Nigéria où de grands commerçants les importent et les vendent aujourd’hui entre 250 000 et 300 000 Fcfa. Ce prix, sensiblement le même selon qu’on achète un véhicule neuf de bas de gamme ou d’occasion mais de meilleure qualité, est en constante augmentation depuis que la demande a commencé à croître de manière non négligeable des deux côtés de la frontière. Lorsque le conducteur n’est pas propriétaire de son outil de travail, il est tenu de payer une location d’environ 1 000 Fcfa par jour. Le conducteur a aussi la charge du carburant et des petites réparations.
A Konni, l’achat du carburant se fait sur le marché noir où il est aujourd’hui deux fois moins cher que sur le marché officiel. Il s’agit évidemment d’essence en provenance du Nigéria. Elle a été, il y a quelques années, jusqu’à cinq fois moins cher que les prix officiels et est d’autant meilleur marché que les kabu-kabu peuvent se ravitailler directement aux pompes nigérianes. Les pièces détachées proviennent également du pays voisin. Elles sont de fabrication locale, donc abordables, ou importées et rendues accessibles par un taux de change intéressant sur le marché parallèle.