Les avantages sont identiques partout où s’utilise ce mode. Il en est de même pour les inconvénients qui entraînent essentiellement une diminution de la qualité de vie des populations, en termes d’environnement et de sécurité.
Avec la crise et l’instabilité du taux de change, un sentiment de méfiance s’est développé à l’égard du système économique. Certains agents économiques vont donc, autant que faire se peut, éviter de constituer des stocks. Le kabu-kabu peut alors être le moyen de se ravitailler de manière quasi-instantanée auprès d’un collègue, d’un grossiste de la ville ou directement au Nigéria, sans avoir à passer par la gare et par l’attente qu’elle suppose. Ce mode représente pour les commerçants le moyen de continuer à faire des affaires sans trop risquer de perdre de l’argent par non-écoulement du stock, et sans pour cela manquer une opportunité de vente lorsque celle-ci se présente.
Une deuxième conséquence se retrouve dans l’effet d’entraînement que le développement des kabu-kabu a sur les activités. En effet, si on ne peut évaluer précisément le rôle réel de ce nouveau mode de transport dans le développement des diverses activités, on constate une augmentation du nombre de réparateurs, de vendeurs de pièces détachées et de vendeurs de carburant. D’un autre côté, il est directement générateur d’emplois et de revenus. Cependant, si le métier est bien réel, il n’est pas sûr qu’il soit stable. Le syndicat des kabu-kabu reconnaît qu’il y a des entrées et des sorties continuelles, comme si certains découvraient la capacité de ce métier à leur fournir les moyens de vivre, tandis que d’autres, en ayant fait le tour, se résignent à aller chercher mieux ailleurs.
Nous allons tenter de voir, de manière chiffrée, la réalité de ce fait, ainsi que la mesure dans laquelle cette activité et cet investissement peuvent être rentables pour ceux qui les font.