b) Le véhicule, entretien et réparation

Pour disposer d’un véhicule permettant le transport, plusieurs cas de figure existent pour le chauffeur :

Souvent les véhicules sont très vieux (achetés la plupart du temps d’occasion, puis ayant servi pour un usage privé avant d’être mis sur le circuit), et fréquemment sujets à des pannes. Pour s’en sortir, les chauffeurs essayent de réduire leurs frais. Cela est possible par l’acquisition du carburant moins cher sur le marché noir. Pour les chauffeurs Konni-Illéla, l’achat se fait directement aux pompes des stations de Illéla, tandis que pour les transporteurs des lignes nationales, il s’agit plutôt de profiter le plus loin possible de l’essence vendue tout le long de la frontière Niger-Nigéria.

‘A l’aller je prends l’essence à Konni puis sur la route, au retour je fais un demi-plein à Niamey et j’achète ensuite sur la route.’

Ensuite, ils peuvent réduire leurs frais par l’acquisition des pièces de rechange d’occasion,

‘à Konni auprès de vendeurs d’occasion qui achètent spécialement des véhicules d’occasion pour les ’désosser’ et les vendre en pièces détachées.’

ou neuves en provenance du Nigéria. Même si certains transporteurs travaillant sur la ligne Konni-Illéla les achètent dans leur pays d’origine en déclarant qu’elles y sont moins chères, la plupart les achète auprès des vendeurs de Konni, estimant que la différence de prix n’est pas assez significative pour motiver un déplacement au Nigéria.

Les chauffeurs peuvent enfin, non plus pour réduire leur frais, mais pour augmenter leur recettes augmenter la capacité de leur véhicule. Ce sont alors les vendeurs de pièces détachées d’occasion qui sont le plus sollicités pour la fourniture de pièces utilisées pour renforcer les véhicules. Ils arrivent ainsi à augmenter la charge jusqu’à 20% de plus, ce qui, lorsque l’on sait que les bagages transportés par les passagers sont payants en fonction de leur poids, permet à chaque voyage de rapporter plus.

‘Nous achetons des pièces (...) que l’on trouve sur les vieux camions militaires (...). On remplace alors la deuxième vitesse par celle de ces camions là, ainsi, même lorsqu’on charge trop, le véhicule roule normalement et n’est pas trop bas. D’autres techniques que celle-ci sont également utilisées.’

Il en résulte par exemple, que

‘(...) au lieu de prendre difficilement 20 sacs de mil (soit 2 tonnes), on peut en prendre 25 aisément.’

Certains se contentent néanmoins de petits travaux tels que l’installation d’un simple porte-bagages sur le toit du véhicule.