4.1.2.2. LA MISSION LOCALE

Profitant d'une interruption, je demanderai à Christine d'évoquer sa situation antérieure à sa prise de contact avec la Mission Locale afin qu'elle me parle de son parcours scolaire : ‘<<Je sortais euh...j'avais arrêté l'école et puis...depuis pas mal de temps peut-être bien un an ou deux, et puis j'faisais des p'tits boulots à droite à gauche, et puis un jour, j'ai entendu parlé de cette association...>>’. Son discours se poursuit sur le registre de ce que l'on pourrait appeler un "flou descriptif". Elle avait arrêté l'école, qu'y avait-elle fait ? Elle faisait des petits boulots, dont il n'est même pas la peine de préciser le contenu. C'est donc par une reconstruction "approximative" d'elle-même, marquée par des contours très vagues, qu'elle se livre au "jeu" de la reconstruction de son parcours. Reconstruction approximative qui lui permet, comme on le comprendra bien vite, d'échapper à une définition dévalorisée d'elle-même.

Les catégories qu'elle mobilise pour mettre en mots cette période antérieure à la prise de contact avec la Mission Locale traduisent parfaitement le caractère instable des activités exercées - ‘<<des p'tits boulots à droite à gauche>>’ - et le sens temporaire de leur inscription dans ce parcours d'insertion.