Cette catégorie de la "motivation" qui s'est imposée comme catégorie justificative de la réussite d'insertion sur le marché du travail, est une catégorie dont le sens reste soumis à de multiples formes d'appropriation et qui traduit ainsi toute la difficulté de compréhension de cette catégorie polysémique. Car si le dictionnaire définit la "motivation" comme ‘<<l'action des forces qui déterminent le comportement>’>226, rien ne nous renseigne sur la nature de ces <<forces>>. Volonté pour les uns, désir pour les autres, intérêt...autant de sens qui peuvent animer ces forces susceptibles de définir la motivation.
Or cette catégorie justificative en s'imposant sans qu'il apparaisse nécessaire d'en préciser davantage le contenu empêche de comprendre le sens que chacun y attache et autour duquel naissent beaucoup de malentendus. Quand Christine s'approprie cette catégorie pour justifier son échec, elle s'approprie le discours dominant sans qu'il nous soit possible de déchiffrer davantage ce qu'elle entend par cette catégorie devenue justification de tous les échecs et de toutes les réussites. La catégorie de la "motivation" pourrait alors venir se substituer à celle de la "formation" sans que se soit établi le moindre consensus préalable sur sa signification.
Petit Robert, Ed 1984