4.1.2.5. LE TRAVAIL

Relancée sur ce que représente pour elle l'activité d'une aide-soignante : ‘<<C'est...je sais pas j'ai l'impression d'être utile, autant dans un bureau de tabac j'ai l'impression ben je suis là pour un paquet de cigarettes et autant dans bon jusqu'à maintenant j'ai vu que des maisons de retraite (...) j'ai l'impression d'être utile, enfin j'aime bien être utile pour quelqu'un>>.’ On retrouve ici tout à fait ce que Marie DURU-BELLAT note comme dénominateur commun aux filles dans le choix d'un métier : ‘<<Avec une caractéristique générale qui veut que les filles ont le sentiment que c'est de leur devoir de prendre soin d'autrui à travers l'exercice d'une profession>>’ 231. Je suis loin de m'accorder avec l'auteur pour penser que c'est une caractéristique "générale" aux filles, mais dans certains cas force est d'admettre la concordance.

Ce qui me paraît encore plus intéressant ici de pointer est le cheminement qui s'opère. Si son intérêt pour le secteur hospitalier a été référé au début de son discours à un désir enfantin de <<découper des jambes>>, on peut postuler qu'un processus de socialisation à la féminité l'amène maintenant à motiver le même choix par le besoin de se <<rendre utile>>.

Notes
231.

1990