4.2.2.2.1. PROCEDURE DE REORIENTATION

‘<<Avant le Bac Pro et ben je m'étais arrêté en première B dans un lycée, quoi j'avais déjà redoublé ma première année et euh en fait j'voulais faire ma terminale B, passer mon Bac mais le conseil, le conseil m'a demandé de faire une première G.>> ’Il a dû interrompre sa scolarité à la fin d'une Première B qu'il voulait poursuivre en Terminale. Réorienté - "rétrogradé" - lors du conseil de classe, en Première G, Sylvain reprend son orientation scolaire en main : ‘<<ça m'intéressait pas donc j'ai essayé tous les systèmes...CIO de mon quartier.je voulais faire une sorte de CAP-BEP, là j'ai vu que je pouvais faire un Bac Pro, quoi, que c'était mon niveau...La logistique?...au hasard, c'est la conseillère qui m'a donné quelques adresses dont notamment l'adresse de l'IFTIM, je les ai contactés, j'ai passé un concours, j'ai été accepté, ensuite ils m'ont donné quelques adresses d'entreprises j'ai eu deux trois entretiens dont un bénéfique où j'ai travaillé un an>>.’

La réorientation de Sylvain se poursuit sur la logique de son parcours antérieur : obtenir un niveau de formation. Passer en Terminale B n'est pas explicité comme une étape s'inscrivant dans un projet ultérieur spécifique, mais comme l'étape suivante "qui va de soi". Remettre en question l'ordre des choses c'est obliger Sylvain à se repositionner sur un autre parcours mais selon un principe identique : ‘<<J'ai vu que je pouvais faire un Bac Pro, quoi, que c'était mon niveau>>’. Le choix du secteur d'activité n'apparaît pas, ce n'est pas l'objet. Il faut attendre la relance de l'enquêtrice : ‘<<Et ce choix de la logistique’ ?>>, pour que ce "choix" relatif s'éclaire : ‘<<Un peu au hasard>>. ’

Le contrat de qualification dont Sylvain a fait l'option pour poursuivre son parcours de formation, interrompu contre son gré, prend peu à peu sens dans une logique de formation diplômante qui a pour ressort la "récupération" d'un niveau, tant scolaire que social, qui se déclinera en termes de "statut". Le contrat de qualification s'inscrit donc bien dans une logique de mise à distance d'une identité, tant sociale que professionnelle, qu'il va s'entreprendre à dépasser par une course au diplôme.