4.2.2.4.SE PRÉMUNIR CONTRE LE CHÔMAGE

J'allais procéder à une relance, suivie d'un enchaînement de questions, afin qu'il explicite davantage son vécu de la période de chômage qui avait précédé son service militaire. J'expose ici de cette façon cet épisode de l'entretien quasi caricatural, qui va prendre la forme d'un véritable "accouchement dans la douleur" : ‘<<Et comment vous en parleriez de cette période de chômage ?>>. <<J'en dirais euh...c'était la dégradation quoi...j'ai devancé mon appel du service national parce que (question : vous étiez indemnisé à l'époque ?) euh non même pas, quoi j'étais chez mes parents comme actuellement et euh pendant cette période non vraiment rien que le fait de là je verse une petite pension à ma mère là à l'époque j'pouvais rien verser (question : qu'est-ce qui était le plus dur ?) je sais pas (suggestions : c'est le fait de se lever le matin ? de trouver un objectif pour la journée ?) voilà ouais...(suggestion : le fait d'être dépendant ?) voilà, ben c'est un peu de tout, c'est un peu de tout c'que vous dites mais oui là le fait de pas avoir du tout... (question : quelque chose à faire ?) oui c'est donc j'me lève le matin, bon d'accord c'est p't'être comme dirait l'expression métro-boulot-dodo mais j'préfère ça que s'lever, avoir rien prévu faire la grasse matinée tout le temps euh non c'est horrible...(question : quels sentiments ça vous donnait, de culpabiliser ? d'être inquiet par rapport à l'avenir ?)>>.’ Nous sommes là face à un entretien qui a "dérapé". J'ai perdu le contrôle de mon rôle de sociologue pour me glisser dans la peau de la conseillère que j'étais toujours et qui veut aider son interlocuteur à verbaliser une situation qui semble avoir été vécue difficilement. Mais qu'allons nous constater ?